Bruxelles s'est montrée sceptique après l'annonce jeudi par Microsoft d'une série de mesures destinées à rendre ses logiciels plus ouverts, soulignant que ses inquiétudes demeuraient quant au respect par le géant américain des règles de l'UE de la concurrence.

Bruxelles s'est montrée sceptique après l'annonce jeudi par Microsoft d'une série de mesures destinées à rendre ses logiciels plus ouverts, soulignant que ses inquiétudes demeuraient quant au respect par le géant américain des règles de l'UE de la concurrence.

«Cette annonce ne répond pas à la question de savoir si oui ou non Microsoft s'est conformé aux règles anti-monopoles européennes dans ce domaine par le passé», a souligné la Commission européenne dans un communiqué.

«La Commission se réjouirait d'un mouvement vers une véritable interopérabilité», dit le communiqué. «Mais elle note que l'annonce d'aujourd'hui fait suite à quatre déclarations similaires de Microsoft sur l'importance de l'interopérabilité», c'est-à-dire la possibilité pour les logiciels de fonctionner les uns avec les autres.

Dans le cadre de son enquête toujours en cours sur cette interopérabilité, «la Commission va donc vérifier si Microsoft respecte les règles européennes, si les mesures annoncées aujourd'hui mettraient fin à d'éventuelles infractions si elles étaient effectivement appliquées, et si oui ou non ces mesures sont effectivement appliquées».

Microsoft a annoncé jeudi aux États-Unis une série de mesures destinées à rendre ses produits plus ouverts et à faciliter leur interopérabilité avec ceux de la concurrence, renonçant au secret entourant depuis toujours ses produits vedettes comme Windows et Office.

Bruxelles a lancé mi-janvier de nouvelles enquêtes contre le géant américain du logiciel soupçonné d'abus de position dominante, après la confirmation par la justice européenne en septembre d'une amende record de 497 millions d'euros à l'issue de trois ans et demi de bataille juridique.

Ces nouvelles enquêtes portent sur des allégations de manque d'interopérabilité de certains logiciels dont la célèbre suite Office, et sur l'incorporation automatique du navigateur Internet Explorer à son système d'exploitation Windows, qui équipe plus de 90% des PC dans le monde.

Bruxelles a souligné que les mesures annoncées jeudi «ne répondaient en rien» aux accusations sur ces incorporations automatiques encore appelées «ventes liées».

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