À l'«école du détecteur de mensonge», sur une base de l'armée américaine, on ne se contente pas de former des spécialistes capables de manier ces machines. On mène également des recherches sur de nouveaux systèmes sophistiqués censés permettre de confondre les menteurs.

À l'«école du détecteur de mensonge», sur une base de l'armée américaine, on ne se contente pas de former des spécialistes capables de manier ces machines. On mène également des recherches sur de nouveaux systèmes sophistiqués censés permettre de confondre les menteurs.

L'Académie de la défense pour l'évaluation de la crédibilité (DACA), basée à Fort Jackson (Caroline du Sud), forme des experts au maniement du polygraphe, ou détecteur de mensonge, pour le compte de l'armée américaine et de 23 agences fédérales.

Une centaine de nouveaux experts du polygraphe, appelés «examinateurs», sortent chaque année de ce centre du département de la Défense.

La DACA dispense également une grande partie des 80 heures de remise à niveau que chacun des 650 «examinateurs» travaillant pour les autorités américaines doit suivre une fois tous les deux ans.

Les «élèves» apprennent à étudier la tension, le rythme de la respiration et l'activité des glandes à l'origine de la transpiration, autant d'indicateurs supposés permettre de découvrir les signes d'un possible mensonge chez la personne interrogée. La formation dure 14 semaines.

Les soldats de la base servent de «cobayes». Reliés à des capteurs, les militaires sont interrogés lors d'exercices filmés, le détail de certaines de leurs réactions physiologiques apparaissant sur des écrans de contrôle.

«Nos étudiants doivent apprendre à poser les bonnes questions pour voir si les soldats disent vrai ou pas», explique Bill Norris, directeur de la DACA.

Parallèlement, des chercheurs de l'académie testent de nouveaux appareils expérimentaux. La technique de l'imagerie thermique, qui mesure la température du visage de la personne interrogée à l'aide d'une caméra spéciale, est prometteuse par sa capacité à associer mensonge et changement de température de la peau, selon M. Norris.

Une autre technologie porte sur l'étude du mouvement de l'oeil devant une scène familière ou inhabituelle. «Les enquêteurs pourraient peut-être utiliser cette technique en montrant par exemple à une personne la photo d'une scène de crime» pour voir si elle la reconnaît, précise M. Norris.

Les chercheurs étudient également un système de «vibrométrie laser Doppler» qui analyse la contraction des muscles, la respiration et l'activité cardiovasculaire.

Un laser pourrait ainsi être dirigé vers une artère du cou pour étudier le flux sanguin du sujet à distance, explique Debra Krikorian, biologiste moléculaire de la DACA.