Après IBM et Hewlett-Packard, le numéro un mondial des microprocesseurs Intel a annoncé mardi la suppression de 10% de ses effectifs, nouvel exemple d'une restructuration drastique chez des géants informatiques talonnés par des concurrents plus réactifs.

Après IBM et Hewlett-Packard, le numéro un mondial des microprocesseurs Intel a annoncé mardi la suppression de 10% de ses effectifs, nouvel exemple d'une restructuration drastique chez des géants informatiques talonnés par des concurrents plus réactifs.

Intel a annoncé mardi qu'il allait supprimer 10 500 emplois d'ici mi-2007 sur ses effectifs actuels d'environ 100 000 personnes, et espère ainsi économiser quelque 2 milliards de dollars en 2007 et 3 milliards en 2008, ainsi que des économies d'investissements d'un milliard en 2008.

La réduction sera échelonnée: les effectifs passeront à 95 000 dès fin 2006 puis à 92 000 mi-2007, via des suppressions de postes et des départs volontaires. Seront d'abord touchés l'encadrement et le marketing, puis plus généralement l'ensemble des secteurs d'activité.

Ce plan social devrait coûter environ 200 millions de dollars, a ajouté Intel. «Ces actions, quoique difficiles, sont essentielles pour qu'Intel devienne plus souple et plus efficace à l'avenir», a expliqué le PDG Paul Otellini, sans redonner de nouvelles perspectives pour les résultats à venir.

Handicapé par la chute des prix des microprocesseurs et la concurrence de son rival AMD (Advanced Micro Devices), Intel multiplie les restructurations depuis cet été, après avoir subi deux mauvais trimestres marqués par une baisse de 38% du bénéfice au premier et de 57% au deuxième. Son chiffre d'affaires a lui chuté de 13% au 2e trimestre.

Le PDG Paul Otellini, arrivé en 2005, a même averti en avril qu'Intel enregistrerait une baisse de son chiffre d'affaires en 2006, d'environ 3%.

C'est pourquoi le nouveau PDG a commandé au printemps un gigantesque audit du groupe et cet été a déjà décidé de supprimer un millier d'emplois de cadres dirigeants pour réduire les coûts d'exploitation. Il a également vendu l'activité de processeurs pour téléphones portables au groupe américain Marvell.

Une cure de jouvence rendue nécessaire notamment par le succès d'AMD qui, grâce à des puces moins chères, a conquis 26% du marché des microprocesseurs, longtemps resté chasse gardée d'Intel. AMD vend maintenant ses processeurs aux quatre plus gros vendeurs d'ordinateurs, IBM, Sun, HP et récemment Dell.

Intel est aussi freiné par un marché de la micro-informatique ralenti, suspendu à la sortie du nouveau système d'exploitation de Windows, Vista, qui devrait doper les ventes d'ordinateurs, et par la dégringolade du prix des micro-processeurs.

Leurs prix ont chuté de 30% en juillet par rapport à juillet 2005, selon les chiffres publiés mardi par la SIA (Association de l'industrie des semiconducteurs). Plus largement, les ventes de semiconducteurs ont décéléré en juillet avec une hausse limité à 7% en valeur par rapport à juillet 2005, contre 13% en juin, en raison d'un déclin des prix de 10% en un an.

Le plan social d'Intel est analogue à ceux décidés mi-2005 par deux autres géants de l'informatique, IBM et Hewlett-Packard, qui ont chacun supprimé 14 500 emplois, soit respectivement 10% des effectifs mondiaux de HP et 5% de ceux d'IBM.

Comme Intel, ces deux groupes ont expliqué qu'ils voulaient réduire les coûts et supprimer toutes les couches intermédiaires de la hiérarchie pour résister à la baisse des prix et redevenir compétitif.

HP, où comme chez Intel c'est un patron fraîchement arrivé, Mark Hurd, qui a ratifié la restructuration massive, compte ainsi dès cette année doubler son bénéfice net.