Le patron d’OpenAI, Sam Altman, personnage très médiatique et visage de l’intelligence artificielle, a été congédié, a indiqué le conseil d’administration de l’entreprise vendredi après-midi.

Mira Murati, cheffe de la direction technologique, a été nommée PDG par intérim, a indiqué l’entreprise.

« Le départ de M. Altman fait suite à un examen approfondi par le conseil d’administration, qui a conclu qu’il n’était pas toujours franc dans ses communications avec le conseil, faisant entrave à sa capacité d’exercer ses responsabilités, a déclaré la société. Le conseil n’a plus confiance en sa capacité de continuer à diriger OpenAI. »

La chute est brutale pour M. Altman, 38 ans, devenu depuis un an l’un des patrons les plus éminents du secteur technologique et un de ses personnages les plus fascinants.

Vétéran de la techno, M. Altman a participé à la création d’OpenAI avec le soutien financier d’Elon Musk en 2015.

Il a fait de la petite entreprise de San Francisco un leader technologique financé à coups de milliards par Microsoft et envié par les géants de la Silicon Valley comme Google et Meta, la société mère de Facebook.

Il a aussi été la voix du secteur technologique dans sa transition vers l’IA, témoignant devant le Congrès et charmant les élus et les régulateurs du monde entier.

Le conseil d’administration d’OpenAI n’a pas précisé les raisons de sa décision.

J’ai adoré mon passage chez OpenAI, une période de transformation, pour moi et – je l’espère – pour le monde aussi, un petit peu. J’ai par-dessus tout adoré travailler avec des gens de si grand talent. J’en dirai plus, bientôt, sur la suite des choses.

Sam Altman, dans un message sur X

Jeudi soir, M. Altman avait participé à un évènement à Oakland, en Californie, où il a parlé de l’avenir de l’art et des artistes face à l’intelligence artificielle, qui peut désormais générer images, vidéos, sons et autres formes d’art. N’évoquant en rien son départ, il a répété plusieurs fois qu’OpenAI et lui continueraient à travailler avec les artistes dans le but d’assurer leur avenir.

Fin 2022, OpenAI a déclenché une ruée vers l’IA dans tout le secteur techno en mettant en ligne ChatGPT. Ce robot conversationnel a épaté des centaines de millions d’utilisateurs par sa capacité de répondre aux questions, d’écrire des poèmes et de discuter de presque tous les sujets.

PHOTO JIM WILSON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Mira Murati, nommée hier PDG par intérim d’OpenAI, avec, de gauche à droite, Sam Altman, Greg Brockman et Ilya Sutskever, qui font partie des fondateurs de l’entreprise. M. Brockman quitte la présidence du conseil d’administration, mais reste président de la société, sous l’autorité de la PDG.

Après le lancement de ChatGPT, tout le secteur techno a adopté « l’intelligence artificielle générative », une technologie pouvant générer elle-même textes, images et autres médias. Fruit d’une décennie de recherche chez OpenAI et Google, entre autres, cette technologie est en train de révolutionner le monde virtuel, du courrier électronique aux moteurs de recherche, en passant par les tuteurs numériques.

OpenAI négocie actuellement un tour de financement qui la valoriserait à plus de 80 milliards, près du triple de son évaluation il y a moins d’un an.

Cet article a d’abord été publié dans The New York Times.

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