Le dernier-né de la franchise Fire Emblem, Engage, est un vrai régal au point de vue graphique, avec une jolie histoire fantastique médiévale. Sa mécanique de jeu, avec ses combats coup par coup et ses centaines de variables, en déboussolera cependant plus d’un.

On a un peu l’impression avec Fire Emblem Engage d’arriver au milieu d’une fête dont on connaît peu les règles, et ce n’est pas étonnant : la franchise éditée par Nintendo est née en 1990 et compte presque une vingtaine de volets. Engage, qui arrive sur les tablettes ce vendredi, est le deuxième lancé pour la Nintendo Switch après Three Houses en 2019.

Dans ce décor ultracoloré aux allures de dessins animés japonais, on personnifie Alear, dont on peut modifier le prénom et choisir le sexe, qui s’éveille d’un millier d’années de sommeil pour découvrir qu’il ou elle est le Dragon divin.

CAPTURE D’ÉCRAN

Anciens à la rescousse

Elle-nous avons choisi le personnage féminin-est l’héritière de la reine Lumera et doit combattre le dragon déchu Sombron en récoltant les 12 anneaux magiques dispersés dans quatre royaumes et la terre sainte de Lythos. Air connu, celui qui contrôle les 12 détient le pouvoir suprême.

Chaque anneau contient l’esprit d’anciens personnages de la franchise comme Marth, Celica, Byleth ou Corrin. Chacun apporte un nouveau pouvoir qu’on peut greffer aux compagnons recrutés par Alear durant ses aventures qui devront combattre monstres et soldats du Mal, des morts ressuscités appelés Aberrations.

Simple jusqu’à maintenant, non ? On apprécie instantanément les cinématiques échevelées des combats, le graphisme magnifique des personnages - comme notre Alear qui a un œil bleu et un œil rouge - et les dialogues pas trop convenus.

CAPTURE D’ÉCRAN

Oui, on est ici dans le mode habituel de la fantasy avec des déclarations un peu pompeuses (en anglais sous-titré en français), des méchants sans aucune nuance et beaucoup de bons sentiments chez les gentils. Mais on se fait prendre au détour par de réels drames, des morts à pleurer et une narration somme toute étonnante.

Jeu d’échecs

Une remarque ici sur un aspect quelque peu troublant : les personnages, surtout féminins, ont des allures enfantines, mais hypersexualisées. C’est ce dont on nous prévient dans la présentation de ce jeu qui contient des « thèmes légèrement suggestifs ».

CAPTURE D’ÉCRAN

L’autre aspect qui nous a semblé franchement rébarbatif au premier contact est la mécanique des combats. Elle est si complexe qu’un article ici ne saurait en décrire toutes les subtilités. Les combats sont du type « RPG tactique », avec lequel les amateurs de Donjons et Dragons sont familiers. Nos personnages - on peut en avoir jusqu’à 8 dans l’équipe - sont disposés sur le champ de bataille et ont chacun une certaine portée en nombre de cases. Chacun a ses forces et ses faiblesses, le chevalier Vander frappe fort avec sa hache et Framme soigne ses alliés, caractéristiques qui peuvent être modifiées par l’acquisition de nouvelles armes et de talents particuliers.

Le combat consiste en un premier temps à équiper adéquatement les personnages et à les faire avancer ou attaquer à tour de rôle. Les ennemis répliquent ensuite. Rien de trop sanglant, mais des cinématiques percutantes et des vraies pertes.

CAPTURE D’ÉCRAN

Infinité de combinaisons

Plus on évolue dans le jeu et plus les nuances apparaissent : on comprend rapidement que les armes sont hiérarchisées en triangle, l’épée l’emportant sur la hache, qui l’emporte sur la lance qui elle-même domine l’épée.

En mode difficile, un allié tué au combat disparaît de l’équipe. On peut cependant faire appel à la clémence du jeu et le conserver dans les modes plus faciles.

Tout cela donne une infinité de combinaisons qui nous a complètement découragés. La longueur des préparatifs et du choix de chaque coup à porter nous ont également semblé bien peu emballants. Heureusement, après le premier coup d’un membre de l’équipe, on peut demander à l’intelligence artificielle de prendre le relais et d’ordonner les autres coups selon différentes stratégies qu’on peut sélectionner. Certains habitués crieront sans doute à l’hérésie ici.

Si on surmonte nos réticences devant une telle complexité des combats, on se retrouve avec un jeu d’une incroyable richesse, avec des royaumes variés à explorer et une narration prenante. Le retour à la base, appelée Somniel, est également l’occasion de renforcer les liens avec des alliés en leur donnant des cadeaux et acheter armes et matériaux. On y trouve des minijeux, des entraînements et des défis pour augmenter ses capacités. De quoi passer quelques bonnes dizaines d’heures.

Fire Emblem Engage

  • Développeur : Intelligent Systems
  • Éditeur : Nintendo
  • Date de sortie : 20 janvier 2023
  • Prix (version standard) : 79,99 $

Note : 7 sur 10

Essayé sur une Nintendo Switch avec une copie fournie par Nintendo

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