(Tokyo) La célèbre franchise de jeux vidéo Call of Duty deviendra disponible sur les consoles de Nintendo si le rachat de l’éditeur du jeu par Microsoft aboutit, a annoncé mercredi un responsable de l’entreprise américaine.

Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier l’acquisition de l’éditeur américain Activision Blizzard pour un montant record de 69 milliards de dollars, mais ce projet est dans le collimateur des autorités de la concurrence aux États-Unis et en Europe.

Les régulateurs craignent que l’acquisition ne permette à Microsoft de verrouiller l’accès aux jeux d’Activision Blizzard - qui incluent également les très lucratifs World of Warcraft et Candy Crush - sur les plateformes de ses concurrents.

Mais « Microsoft veut offrir plus de jeux à davantage de gens, quelle que soit la manière dont ils choisissent de jouer », a assuré sur Twitter Phil Spencer, le patron de la division Gaming du géant américain.

« Microsoft s’est engagé à fournir Call of Duty à Nintendo pendant dix ans après la fusion de Microsoft et Activision Blizzard King », a-t-il ajouté, précisant que les nouveaux jeux Call of Duty continueraient également à être proposés sur la plateforme de jeux sur ordinateur Steam.

Cette annonce « est clairement un coup de publicité à cause de son timing », a réagi auprès de l’AFP Serkan Toto, de la firme d’analyse Kantan Games à Tokyo.

L’Autorité américaine de la concurrence (FTC) doit en effet examiner jeudi le rachat d’Activision Blizzard, selon plusieurs médias. La Commission européenne a elle ouvert une enquête début novembre sur cette transaction, et le gendarme de la concurrence du Royaume-Uni a annoncé en septembre l’ouverture d’une enquête approfondie.

La console Switch de Nintendo, déjà vendue à plus de 110 millions d’exemplaires depuis sa sortie en mars 2017, « ne date pas d’hier », a ajouté M. Toto. « Si Activision voulait vraiment proposer Call of Duty sur une plateforme Nintendo, ils auraient pu le faire il y a trois ou quatre ans ».

Phil Spencer a précisé mercredi à l’agence Bloomberg qu’un accord similaire à celui conclu avec Nintendo avait été proposé à Sony, le fabricant de la PlayStation qui est vivement opposé à la transaction Microsoft-Activision depuis le départ. Le groupe japonais aurait décliné l’offre, toujours selon M. Spencer.