(San Francisco) La chambre des représentants de l’Arizona a voté mercredi en faveur d’une loi qui, si elle entre en vigueur, permettrait aux éditeurs d’application d’éviter les commissions récoltées par Apple et Google, un sujet de contention entre les géants des technologies et les développeurs.

« Le fait que la loi ait été votée (par les députés) est la preuve qu’il existe un désir croissant de contenir le pouvoir des entreprises de la “Big Tech” qui régissent des secteurs-clés du commerce », a réagi dans un communiqué Pat Garofalo, de l’American Economic Liberties Project, une association antimonopoles.

La nouvelle législation est loin d’être adoptée : elle doit d’abord être débattue et approuvée au Sénat de cet État du sud-ouest des États-Unis, et signée par le gouverneur, qui peut mettre son veto. Apple et Google pourraient ensuite la contester en justice.

Des sociétés comme Spotify ou Epic Games, l’éditeur du populaire jeu vidéo Fortnite, sont en croisade contre la « taxe Apple », c’est-à-dire la commission de 30 % prélevée par le groupe californien sur la plupart des dépenses réalisées par les utilisateurs via les applis.

Les éditeurs ne peuvent pas y échapper s’ils souhaitent accéder à l’immense marché des utilisateurs d’iPhone et autres appareils mobiles de la marque à la pomme.  

Ils sont soumis à une commission similaire sur Android, le système d’exploitation de Google, mais peuvent contourner le système de paiement.

« Des lois comme celle approuvée aujourd’hui par la Chambre en Arizona aideraient à s’attaquer aux nombreux dommages causés aux PME, entrepreneurs, consommateurs et communautés locales par les gardiens du temple comme Apple et Google », a ajouté Pat Garofalo.

« Cette loi, c’est le gouvernement qui ordonne à Apple de faire don de l’App Store », a de son côté argumenté Kyle Andeer, un haut responsable d’Apple, lors d’une audience devant les représentants de l’Arizona la semaine dernière.

La firme de Cupertino ne cesse de répéter à ses détracteurs que ces frais sont nécessaires au bon fonctionnement de la plateforme de téléchargement d’applis, notamment pour assurer la sécurité des paiements.

Elle fait aussi valoir que la commission varie en fonction des éditeurs (elle n’est par exemple pas prélevée sur les ventes de biens physiques, comme les repas à emporter) et qu’elle est beaucoup moins élevée que dans le système précédent – quand les développeurs vendaient leurs logiciels via des magasins physiques.

« 30 % c’est le prix du marché ; 15 % c’est significativement moins ; et les deux restent bien plus abordables que les 70 % que les éditeurs payaient avant l’invention de l’App Store. Sans compter que la majorité des développeurs ne payent aucune commission – 0 % », a détaillé Kyle Andeer.