(Toronto) Facebook a dévoilé ses plans pour les élections fédérales afin de limiter la désinformation et les attaques ciblées qui continuent de poser problème sur les réseaux sociaux.

Le géant de la technologie affirme qu’il a tiré les leçons des élections passées, y compris les élections fédérales de 2019 au Canada, et qu’il a mis en place de nouvelles mesures pour sécuriser les comptes en ligne des candidats et il propose une nouvelle formation spécifiquement pour rendre ses plateformes plus sûres pour les candidates.

L’entreprise dit avoir l’intention de poursuivre ses efforts visant à supprimer toutes publications qui violent ses normes, incluant celles qui visent à induire les électeurs en erreur concernant les différents moyens d’exercer son droit de vote.

« On va mettre toutes nos énergies d’ici les cinq prochaines semaines environ afin de s’assurer de protéger la plateforme contre les abus par des personnes mal intentionnées », a déclaré le responsable des politiques publiques de Facebook au Canada, Kevin Chan.

La société a fait l’objet d’importantes critiques au cours des dernières années au sujet de la manière dont sa plateforme permet de propager la désinformation, notamment lors des récentes élections présidentielles américaines.

Un récent rapport du groupe de défense Avaaz révèle que Facebook aurait pu prévenir des milliards de vues de publications mensongères si elle avait agi différemment lors de l’élection présidentielle de 2020.

Les réseaux sociaux demeurent des plateformes propices à la désinformation, selon la professeure associée de l’Université Ryerson Ramona Pringle, puisque les nouvelles publiées par des sources fiables de médias reconnus se trouvent mêlées à des contenus divers provenant de sources peu fiables.

« Parce que tout est mélangé dans une bouillie dans le même espace, ça rend les gens plus susceptibles de croire à la désinformation ou aux informations trompeuses », explique-t-elle.

Mais Facebook continue de répéter qu’elle s’efforce de faire le ménage dans les contenus qui violent ses politiques. Selon un rapport publié mercredi, l’entreprise affirme avoir supprimé 20 millions de publications sur Facebook et Instagram depuis le début de la pandémie. La société dit avoir lié des messages d’avertissement à plus de 190 millions d’autres publications.

Facebook soutient que 35 000 personnes travaillent sur la sûreté et la sécurité de la plateforme afin d’aider à assurer l’intégrité des élections à travers le monde.

Dans le cadre des élections canadiennes, la désinformation n’a pas joué un rôle aussi important qu’au sud de la frontière. D’après un rapport de 2020 du projet Démocratie numérique, si certaines publications mensongères ont circulé lors de la campagne électorale de 2019 au Canada, la désinformation « semblait généralement non coordonnée et avait un impact limité ».

Facebook a aussi annoncé qu’elle réduira le nombre de publications politiques que les utilisateurs canadiens voient dans leur fil d’actualité dans le cadre d’une expérience après que de nombreuses personnes l’eurent demandé.

Les utilisateurs peuvent également choisir de limiter le nombre de publicités dans leur fil d’actualité, et Facebook affirme qu’il offre plus de transparence et qu’il contrôle davantage les publicités politiques.