Le remplaçant du Google Home, le Nest Audio, offre des améliorations sur à peu près tous les plans, au même prix. Un peu plus de compatibilité et quelques bogues à régler du côté de son assistant vocal, et il serait parfait.

On aime

En 2016, le Google Home marquait l’arrivée réussie du géant des moteurs de recherche dans le monde du haut-parleur intelligent, inventé par Amazon deux ans plus tôt. Quatre ans plus tard, Google a mis la main sur 31 % du marché, comparativement à 53 % pour Amazon, selon un rapport de Voicebot Research.

Voici son successeur complètement redessiné, le Nest Audio, qu’on pourrait décrire comme un petit oreiller debout de 17,5 cm sur 12,4 cm, profond de 7,8 cm, pour un poids de 1,18 kg. Il est discret et s’agence bien au décor dans n’importe quelle pièce.

On est loin, ici, de la tour extraterrestre bicolore qu’était le Google Home. Côté design, c’est une réussite indéniable.

Mais c’est surtout sur le son qu’on a travaillé fort. Pour les connaisseurs, sachez que le Nest Audio dispose d’un haut-parleur de graves, un woofer, de 75 mm et d’un autre pour les aiguës, un tweeter, de 19 mm. Le Google Home, lui, avait deux petits haut-parleurs semblables et deux radiateurs passifs pour renforcer la basse. La différence est marquante : le son du Nest Audio est beaucoup mieux défini, tout en nuances, faisant paraître le Google Home et l’Echo d’Amazon embourbés.

Le son est 75 % plus fort et ses graves, 50 % plus puissantes, annonce-t-on. En faisant jouer tour à tour sur nos trois appareils Señorita, Dans un spoutnik et le Stabat Mater de Vivaldi, on doit s’incliner : le Nest Audio emplit la pièce comme pas un.

On peut par ailleurs coupler deux Nest Audio pour créer une paire stéréo, test que nous n’avons pas pu effectuer, faute d’un deuxième appareil. Par contre, nous avons aisément créé des groupes de haut-parleurs Google de différents modèles, qui reprennent la même chanson dans toutes les pièces avec une synchronisation parfaite.

Pour les contrôles, le Nest Audio dispose de trois petits boutons invisibles sur le dessus, deux pour le volume, un au milieu pour mettre les chansons sur pause ou les relancer. Enfin, on dispose d’un interrupteur mécanique à l’arrière pour éteindre ses trois microphones.

Il utilise évidemment l’Assistant Google, toujours le meilleur à notre avis en français au Québec. Il serait fastidieux de refaire la liste de ses compétences. Disons que la plus populaire dans notre domicile commence avec un « OK Google, bon matin ! » (d’accord, c’est un anglicisme), qui lui fait lire la météo du jour, lancer les nouvelles de Radio-Canada et lire les rendez-vous. La liste d’épicerie, où on ajoute toute la journée des produits qu’on peut ensuite consulter sur son téléphone, est un succès assuré. La minuterie dans la cuisine est très utile, et il est compatible avec des centaines de marques d’appareils domotiques.

Et il peut lancer par commande vocale toute pièce, tout album ou tout genre musical, à partir de YouTube Music, Deezer ou Spotify. Quand on lui demande une seule chanson, il a la capacité de continuer la liste avec des chansons de style comparable, ce que les Echo ne savent pas faire.

Enfin, il distingue les voix de six personnes différentes, qui peuvent utiliser des comptes musicaux distincts sans changer l’écoute des autres appareils, ce qui évite les crises familiales.

On aime moins

Il est impossible de créer des groupes de haut-parleurs avec d’autres marques, même des Sonos qui disposent pourtant de l’Assistant Google. On ne peut par ailleurs pas créer de paire stéréo avec deux modèles différents, par exemple un Nest Mini et un Nest Audio.

Contrairement à la gamme des Echo, le Nest Audio n’a pas de prise 3,5 mm pour y brancher un autre appareil ou le connecter lui-même à une chaîne stéréo.

Sans tomber dans la paranoïa, nous trouvons les appareils Google, et le Nest Audio en particulier, moins compréhensifs depuis quelques mois avec les services de diffusion rivaux comme Spotify. Comme si on voulait convaincre le client de s’abonner à YouTube Music. Apple Music, en passant, n’est toujours pas compatible, mais Google a annoncé cette semaine qu’il le serait bientôt. En attendant, il faut associer le Nest Audio par Bluetooth pour pouvoir diffuser la musique de ce service.

Dans le même ordre d’idées, l’Assistant Google nous semble un peu moins fiable, de façon intermittente, depuis quelque temps. Il s’agit de petits détails : la liste d’épicerie soudain introuvable, l’incapacité de faire jouer un album précis pourtant disponible, un groupe de haut-parleurs qui « oublie » un de ses éléments.

Et on ne peut passer sous silence l’inquiétude que suscitent les haut-parleurs intelligents, leurs micros toujours en attente et la récolte de données et d’enregistrements vocaux.

On achète ?

Il s’agit, à notre avis et malgré quelques faiblesses, du meilleur haut-parleur intelligent dans la catégorie intermédiaire. La qualité du son et son look discret, couplés à l’efficacité de l’Assistant Google, en font un achat plus que recommandable.

Évidemment, pour du vrai bon son par WiFi, il faut payer plus cher pour un Google Home Max, un Echo Studio ou un Five de Sonos.

Fiche : Nest Audio
Fabricant : Google
Prix : 129,99 $ (219,98 $ pour une paire)
Note : 4,5 sur 5