Sollum Technologies, de Montréal, a reçu jeudi une aide financière de 5 millions de Technologies du développement durable du Canada (TDDC) pour développer une solution d’éclairage intelligent DEL reproduisant la lumière naturelle du soleil et destinée aux serriculteurs.

Les solutions d’éclairage de Sollum sont notamment utilisées par l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), de Saint-Hyacinthe –pour un projet de fraises hors sol– et par le laboratoire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) de Saint-Jean-sur-Richelieu.

La technologie de Sollum pourrait permettre de recréer l’ambiance idéale pour cultiver localement un aliment, indépendamment de son climat d’origine et de l’emplacement de la serre. Ce qui peut devenir un atout encore plus recherché depuis le contexte de la pandémie.

Une opportunité prometteuse pour le Québec

Pour Louis Brun, président-directeur général de Sollum Technologies, l’utilisation de cette technologie s’avère prometteuse pour ce secteur commercial du Québec. « Notre technologie permet d’avoir des fruits ou des légumes qui ont meilleur goût, une meilleure concentration de vitamines, et qui vont durer plus longtemps une fois cueillis. Avec notre solution intelligente écoénergétique, nous envisageons la culture d’une plus grande variété de produits », explique-t-il.

Sollum a d’ailleurs reçu cette aide financière des TDDC pour accélérer et déployer sa solution à l’échelle mondiale. « Des entreprises canadiennes comme Sollum Technologies proposent des solutions concrètes pour favoriser une production alimentaire durable, grâce à des pratiques agricoles innovantes et viables », soulignait Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, dans le communiqué.

Selon des résultats observés chez des clients et des partenaires de Sollum, sa technologie permet d’accroître la productivité jusqu’à 40 %, de générer des économies d’énergie atteignant 30 %, d’allonger la durée de conservation des aliments, et de rehausser leur apparence et leur goût.

Les luminaires sont aussi connectés à une plateforme infonuagique appelée Soleil à votre service. Cette interface permet au producteur de sélectionner le spectre lumineux, d’adapter l’éclairage qui répond à ses besoins, et de produire de la variété. « L’octroi de cette subvention va permettre de développer des algorithmes d’intelligence artificielle et d’aller plus loin dans notre recherche de gain de productivité et d’économie d’énergie », dit Louis Brun.

Le secteur résidentiel figure également sur le radar de l’entreprise, mais ce n’est pas dans ses priorités à court terme.

Les Producteurs en serre prudents

Les données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) révèlent d’ailleurs que la Montérégie constitue la plus importante région qui se consacre à la production de fruits et légumes en serre.

Appelé à réagir à la nouvelle, Claude Laniel, le directeur général des Producteurs en serre du Québec, considère que la technologie de Sollum présente une belle opportunité pour le Québec, notamment au chapitre des économies d’énergie. Cependant, M. Laniel ajoute aussi que les projets de l’entreprise soient véritablement testés.

« Il existe déjà des technologies DEL et il va certainement s’en développer de plus en plus dans les prochaines années. Il faut que ce soit mieux documenté. Quand une nouvelle technologie arrive, il faut convaincre les producteurs de l’utiliser. Il faut plus qu’un simple communiqué de presse pour relater des résultats », dit-il.

Texte de l’Initative de journalisme local