(San Francisco) Le groupe industriel américain Honeywell, qui fournit des équipements aux entreprises, compte lancer prochainement « l’ordinateur quantique le plus puissant au monde », une annonce ambitieuse dans un secteur encore très mystérieux, mais très convoité.

Le groupe, basé à Charlotte en Caroline du Nord, a indiqué mardi avoir « réussi une percée dans l’informatique quantique » qui va lui permettre « de sortir l’ordinateur quantique le plus puissant au monde dans les trois mois », d’après un communiqué.

Les technologies quantiques utilisent des propriétés surprenantes de la matière à l’échelle de l’infiniment petit. L’ordinateur quantique universel, Graal de l’informatique, serait capable de traiter des masses de données gigantesques, et réaliserait des opérations dépassant l’imagination.

Grâce à cette technologie, « les spécialistes des matériaux vont découvrir de nouvelles structures moléculaires. Les entreprises de transport vont optimiser la logistique. Les institutions financières auront besoin d’applications plus rapides et plus précises. Les groupes pharmaceutiques vont accélérer les découvertes de nouveaux médicaments », promet Darius Adamczyk, le PDG du groupe.

En octobre, Google a annoncé avoir expérimenté la « suprématie quantique » avec un processeur capable de faire un calcul en trois minutes là où un supercalculateur classique aurait mis… 10 000 ans.

Au même moment, IBM, autre poids lourd très avancé dans la course au quantique, prévoyait de rendre accessible aux chercheurs et développeurs une machine quantique de 53 qubits (la brique de base de cette technologie), soit l’équivalent en puissance de celle de Google.

Selon Ilyas Khan, le patron de Cambridge Quantum Computing, Honeywell travaillait discrètement sur le sujet avec ses partenaires.

La société américaine a investi dans cette entreprise britannique « après une période de coopération étroite ». « C’est peut-être l’un des secrets les mieux gardés du monde technologique depuis plus d’une génération », a-t-il ajouté.

Honeywell a précisé mardi avoir réalisé des investissements dans CQC et Zapata Computing, qui travaillent aux applications de l’informatique quantique du côté des logiciels.  

La société américaine a aussi passé des accords avec la banque JPMorgan Chase, pour développer des algorithmes quantiques, et avec Microsoft.

L’activité centrale du groupe consiste à fournir des équipements divers à ses clients, des pièces d’avions aux scanneurs de code-barres, en passant par les masques de protection du visage ou des thermostats pour bâtiments.