(Vancouver) Il n’y a pas de consensus chez les Canadiens à propos de la pertinence de confier au géant chinois des télécommunications Huawei le mandat d’implanter au Canada la prochaine technologie sans fil 5G.

Un sondage réalisé la semaine dernière par l’Institut Angus Reid rapporte que 56 % des personnes interrogées invitent le gouvernement du Canada à écarter Huawei de l’implantation du 5G au pays, comme l’ont déjà fait les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Seulement 10 % des répondants feraient confiance à Huawei pour l’ensemble du mandat alors que 34 % lui confieraient un mandat partiel, à l’image de ce qui a été décidé au Royaume-Uni.

Le gouvernement du Canada n’a pas encore annoncé sa décision.

L’opposition à Huawei est plus forte dans l’ouest du Canada alors qu’au Québec, environ la moitié des répondants sont disposés à une ouverture au moins partielle.

En 2018, la compagnie Huawei a investi davantage en recherche et développement du 5G que ses deux principaux concurrents réunis, Ericsson AB et Nokia Oyj. Malgré sa position de leader, Huawei fait craindre que la Chine puisse avoir accès à une vaste gamme de données personnelles des Canadiens et des populations de leurs alliés.

De plus, Huawei est au centre d’un conflit diplomatique opposant le Canada à la Chine. En décembre 2018, une dirigeante de la compagnie, Meng Wanzhou, a été arrêtée à Vancouver à la demande des États-Unis qui réclament son extradition pour la juger. Quelques jours plus tard, deux Canadiens ont été jetés en prison en Chine.

La semaine dernière, le géant canadien des télécommunications Bell a annoncé la signature de son premier accord d’approvisionnement en équipement pour son réseau sans fil 5G avec Nokia.

Le sondage de l’Institut Angus Reid a été mené du 3 au 5 février auprès de 1505 personnes. La marge d’erreur probable avec un échantillon de cette taille équivaut à plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20.