(New York) La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, achevant sans conviction, faute de catalyseur, un mois de février riche en rebondissements, qui n’aura pas été favorable aux actions.

Le Dow Jones a cédé 0,71 %, l’indice NASDAQ a abandonné 0,10 % et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,30 %.

Après avoir jailli de 6,1 % en janvier, le S&P 500 a lâché 2,6 % en février, plombé par la perspective d’une période de resserrement monétaire plus longue que prévu, justifiée par une activité économique américaine qui refuse de décélérer.

« Il n’y avait pas de conviction aujourd’hui, ni dans une direction, ni dans l’autre », a commenté Steve Sosnick, d’Interactive Brokers. « On a passé la séance à osciller autour de l’équilibre. »

Cette hésitation s’explique également, selon lui, par le fait que mardi était le dernier jour de février, un mois traditionnellement mauvais pour les actions.

« Les marchés restent changeants compte tenu de l’incertitude relative à l’impact final du resserrement monétaire volontariste en cours », ont relevé, dans une note, les analystes de Schwab.

Le marché obligataire a lui aussi vécu une séance calme, ce qui marque une rupture après le coup de chaud de la semaine dernière. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans est ressorti à 3,92 %, contre 3,91 % la veille en clôture.

Wall Street a fait peu de cas des indicateurs macroéconomiques du jour, dont plusieurs ont pourtant surpris.

L’indice de confiance mesuré par l’association professionnelle Conference Board a notamment chuté à 102,9 points en février, contre 106,0 en janvier, nettement en deçà des 108,5 points annoncés par les économistes.

Les résultats d’entreprises n’ont pas plus donné le la, la tête d’affiche Target (+1,01 %) recevant une note « passable », selon M. Sosnick, « après plusieurs déceptions ».

La chaîne de supermarchés a publié des résultats supérieurs aux attentes pour le trimestre allant de novembre à janvier. Le PDG Brian Cornell a décrit un « contexte très délicat » en ce début d’année.

Le spécialiste des matériaux en aluminium Arconic a décollé (+19,48 %) après que le Wall Street Journal a fait état d’un possible rachat par la société d’investissement Apollo Global Management.

L’information a bénéficié aux minières Cleveland-Cliffs (+3,44 %) et Freeport-McMoRan (+2,14 %), ainsi qu’à l’aciériste US Steel (+5,95 %).

Le croisiériste Norwegian Cruise Line (-10,18 %) a payé une perte nette sensiblement plus élevée que prévu au quatrième trimestre 2022, liée à une flambée de ses coûts. La compagnie de Miami table néanmoins sur un taux de remplissage de 100 % de ses croisières au premier trimestre.

Manchester United a poursuivi son repli (-0,14 %), après que plusieurs médias britanniques ont fait état de la possibilité d’un maintien aux commandes du club de la famille Glazer, qui pourrait opter pour l’entrée d’un actionnaire minoritaire plutôt qu’une vente de l’intégralité de leurs parts.

Meta a avancé (+3,19 %), au lendemain de l’annonce par le PDG Mark Zuckerberg de la création d’une équipe dédiée à l’intelligence artificielle dite générative, c’est-à-dire capable de générer du contenu en réponse à des questions ou des requêtes en langage courant.

La plateforme de visioconférence Zoom (+1,18 %) a été tirée par des résultats trimestriels meilleurs qu’anticipé par les analystes. Le groupe s’attend à voir sa croissance décélérer encore davantage, autour de 1 % sur l’année, mais table sur un bénéfice net supérieur aux prévisions.

Goldman Sachs a été pénalisé (-3,80 %) par les commentaires de dirigeants lors de la journée investisseurs au sujet de la banque de détail. Le directeur général David Solomon a indiqué que l’établissement étudiait des « alternatives stratégiques » pour cette activité, développée ces dernières années, mais dont les résultats sont jugés insatisfaisants.

Bourse de Toronto

Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé la séance de mardi en baisse, mettant ainsi fin à un difficile mois de février pour les investisseurs.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 38,94 points pour terminer la journée avec 20 221,19 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,48 cents US, en baisse par rapport à celui de 73,68 cents US de lundi.

Les marchés se sont installés dans le rouge après une séance en dents de scie pour clôturer février. Alors que 2023 a commencé en force, les actions nord-américaines ont reculé au cours des dernières semaines — la semaine dernière en particulier — mettant les investisseurs dans une mauvaise passe.

Le mois de mars semble prêt à commencer en lion, avec la possibilité d’une plus grande volatilité en route, a estimé Steve Locke, de Placements Mackenzie. L’optimisme du début de l’année, associé à la possibilité que les banques centrales soient sur le point de signaler la fin des hausses de taux d’intérêt en cours, s’est presque entièrement dissipé, a-t-il noté.

« Il y a certainement beaucoup de volatilité que nous avons vue, et cela vient de la réinitialisation des attentes », a expliqué M. Locke.

« Avec certaines des données qui sont sorties vers la fin janvier, le début février était un peu plus fort que prévu, et nous constatons maintenant que le marché a réévalué au moins trois hausses supplémentaires (de la Réserve fédérale américaine) au cours de leurs prochaines réunions. »

Les investisseurs s’inquiètent depuis des mois de la possibilité d’une récession à la suite d’une série de hausses rapides des taux d’intérêt par les banques centrales l’an dernier. Mais même si les économistes prédisent un ralentissement économique cette année, les données de plusieurs éléments, du marché du travail aux dépenses de consommation en passant par l’inflation elle-même, se sont révélées meilleures que prévu ces dernières semaines.

Toutes ces données ont été une mauvaise nouvelle pour les marchés boursiers, car elles signalent que les banquiers centraux – en particulier l’influente Réserve fédérale des États-Unis – ne maîtrisent pas l’inflation aussi rapidement qu’ils le souhaiteraient.

Cela augmente également la probabilité de nouvelles hausses des taux d’intérêt, ce qui pourrait à son tour faire basculer l’économie dans une récession à part entière, ce qui réduirait les bénéfices des entreprises et entraînerait le marché des actions vers le bas.

Plusieurs voient maintenant la Fed relever son taux directeur jusqu’à au moins 5,25 %, sinon davantage, puis le maintenir jusqu’à la fin de l’année. Le taux de la Fed est actuellement fixé dans une fourchette de 4,50 % à 4,75 % après avoir commencé l’année dernière près de zéro.

Au Canada, Statistique Canada a indiqué mardi que le produit intérieur brut réel avait fait du surplace au quatrième trimestre de 2022, après cinq trimestres consécutifs de croissance.

Le rapport a montré une économie beaucoup plus sombre que les prévisionnistes ne s’y attendaient, car les taux d’intérêt plus élevés ont eu un impact plus notable sur l’économie.

Mais ces données n’ont guère ébranlé la conviction des investisseurs que d’autres hausses de taux sont à venir, a souligné M. Locke. En fait, les attentes accrues concernant les taux ont fait bondir les rendements sur le marché obligataire ce mois-ci.

Alors que l’année dernière a été l’une des pires années pour les investisseurs à revenu fixe, a rappelé M. Locke, les investisseurs intelligents devraient maintenant se tourner vers le marché obligataire.

« Je pense que c’est ici l’occasion, pour un investisseur équilibré, de vraiment jeter un coup d’œil sur le marché obligataire, car il a déjà intégré une grande partie des dégâts en 2022, a-t-il expliqué. Le marché obligataire va offrir aux investisseurs un certain équilibre contre leurs portefeuilles d’actions, et c’est quelque chose dont on devrait profiter. »

Le prix de l’or a avancé de 11,80 $ US à 1836,70 $ US l’once et celui du cuivre a pris 8 cents US à 4,09 $ US la livre.

La Presse Canadienne