(New York) Les marchés boursiers ont fini en repli mardi, manquant de conviction et échaudés par les signaux d’un regain d’inflation en Europe et aux États-Unis qui laissent planer le doute sur l’ampleur du durcissement monétaire des banques centrales.

En Europe, après une séance volatile, le rouge a finalement dominé la clôture : Paris a perdu 0,38 %, Francfort 0,11 % et Londres 0,74 %.

À Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,71 %, l’indice NASDAQ a abandonné 0,10 % et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,30 %.

« Le marché est un peu atone, il a besoin d’éléments plus concrets pour faire sa religion sur la hausse des taux », estime auprès de l’AFP Philippe Cohen, analyste chez Kiplink.

Depuis vendredi, les investisseurs voient tomber des taux d’inflation plus élevés que prévu. Aux États-Unis, les prix ont augmenté de 5,4 % en janvier sur un an, un chiffre nettement supérieur aux prévisions du marché qui tournaient autour de 4,9 %.

Révélés mardi, les chiffres de l’inflation en France et en Espagne ont suivi la même tendance.

Pour la France, l’inflation a accéléré en février à 6,2 % sur un an, après un tassement en décembre et janvier. En Espagne, elle a très légèrement rebondi en février pour atteindre 6,1 % sur un an, poussée par la hausse des tarifs de l’électricité.

Mais à New York, « il n’y avait pas de conviction aujourd’hui, ni dans une direction ni dans l’autre », a commenté Steve Sosnick, d’Interactive Brokers. « On a passé la séance à osciller autour de l’équilibre. »

Cette hésitation s’explique notamment, selon lui, par le fait que mardi était le dernier jour de février, un mois traditionnellement mauvais pour les actions.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines se sont tendus. Le taux français à 10 ans grimpait à 3,12 %, au plus haut depuis avril 2012, celui de l’Allemagne à même échéance atteignait 2,64 % et le taux américain 3,92 %.

Mercredi, l’Allemagne publiera ses chiffres préliminaires d’inflation, avant ceux de la zone euro jeudi.

Ocado n’emballe pas

Le distributeur en ligne d’épicerie Ocado a passé mardi une mauvaise journée à la Bourse de Londres, après avoir dévoilé des pertes doublées sur un an en raison d’une augmentation de ses coûts, l’inflation limitant les dépenses de ses clients.

Le titre a perdu plus de 12 %, terminant dernier de la place britannique.

Target reste prudent

Les résultats d’entreprises n’ont pas aidé le marché américain à trouver une direction, la tête d’affiche Target (+1,01 %) recevant une note « passable », selon M. Sosnick, « après plusieurs déceptions ».

La chaîne de supermarchés a publié des résultats supérieurs aux attentes pour le trimestre allant de novembre à janvier. Le PDG Brian Cornell a décrit un « contexte très délicat » en ce début d’année.

Adecco dévisse

Le groupe suisse de travail temporaire Adecco a vu son bénéfice net chuter de 42 % en 2022 à 342 millions d’euros, sous le poids notamment des frais d’intégration d’Akka, qu’il a racheté l’an passé, a-t-il annoncé mardi.   

Le cours de la société a chuté de 2,90 % à Zurich.

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, l’euro cédait 0,30 % face au dollar, à 1,0577 dollar pour un euro.

Les cours du pétrole sont repartis à la hausse mardi, aiguillonnés par des craintes relatives aux conséquences des sanctions internationales sur les exportations russes, qui pourraient se contracter plus que prévu.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 1,74 %, pour clôturer à 83,89 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en avril, a lui pris 1,81 %, à 77,05 dollars.