Il y a du changement dans le secteur des marchés boursiers à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) après une année de turbulences économiques, a appris La Presse. Le poste de la responsable des marchés boursiers Helen Beck a été supprimé et un autre vice-président s’en va.

Sans faire l’objet d’une annonce publique en bonne et due forme, les départs ont néanmoins été confirmés par le « bas de laine » des Québécois, vendredi.

« Le poste de premier vice-président marchés boursiers ne sera pas remplacé afin de simplifier la structure organisationnelle », a indiqué la porte-parole de la Caisse, Kate Monfette, dans un courriel.

Ces nouvelles ont été annoncées aux employés du gestionnaire de régimes de retraite et d’assurance publics et parapublics, jeudi, dans le cadre d’une note interne dans laquelle plusieurs sujets étaient abordés. Ils ont également appris qu’un vétéran de l’institution québécoise, Claude Bergeron, actuellement premier vice-président et chef de la direction des risques, allait tirer sa révérence plus tard cette année au terme d’une carrière de 35 ans.

La date de son départ n’a pas été précisée, mais la transition sera « graduelle et ordonnée », a indiqué la Caisse, qui a souligné l’« impressionnante feuille de route de M. Bergeron ». La personne qui lui succédera n’a pas encore été nommée.

En ce qui a trait aux marchés boursiers – l’un des trois grands portefeuilles de la CDPQ –, c’est donc deux des cinq membres de l’équipe de direction qui plient bagage. Ce secteur relève du premier vice-président et chef des marchés liquides Vincent Delisle.

Autre départ

À l’instar de Mme Beck, Justin Nightingale, qui était vice-président, gestion de portefeuille, marchés boursiers, a déjà quitté l’institution. Il n’a pas été possible de joindre les deux ex-gestionnaires de la CDPQ, vendredi. Les circonstances du changement d’emploi de M. Nightingale n’ont pas été expliquées. Leur photo apparaissait toujours sur le site de l’institution, vendredi.

Selon nos informations, M. Nightingale continuerait sa carrière chez Investissements PSP, gestionnaire d’actif de la caisse de retraite des fonctionnaires fédéraux.

Ces deux départs surviennent quelques semaines avant la présentation des résultats annuels de l’institution – habituellement à la mi-février –, qui risquent d’être teintés de rouge étant donné la performance des marchés boursiers et de l’économie en 2022.

M. Nightingale travaillait à la CDPQ depuis 12 ans et demi, tandis que Mme Beck comptait 6 années d’ancienneté. Les deux étaient déjà en poste au moment de l’arrivée de M. Delisle, en août 2020. Il n’a pas été possible de savoir qui remplacera M. Nightingale et de quelle façon les responsabilités de Mme Beck seront réparties.

« La structure des marchés boursiers continue d’évoluer pour s’ajuster aux stratégies et bien répondre aux besoins d’affaires », a écrit Mme Monfette, dans sa réponse à La Presse.

Dans le rouge

Les six premiers mois de l’année avaient été difficiles pour la CDPQ, qui avait affiché une perte sur papier de 33,6 milliards, ce qui représente un rendement de - 7,9 %. Mince consolation : la performance était supérieure à celle de l’indice de référence, établie à - 10,5 %.

Parmi les catégories d’actifs de la Caisse, celle des actions avait affiché une perte de 21,1 milliards (- 10,6 %), alors que celle de l’indice de référence était de - 11,9 %.

En conférence de presse pour présenter le portrait des six premiers mois de 2022, le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond, avait mis l’accent sur la performance du portefeuille global supérieure à celle de l’indice de référence. Il avait néanmoins été interrogé à plus d’une reprise sur la performance de la Caisse par rapport à d’autres gestionnaires d’actifs de régimes de retraite qui s’en étaient mieux tirés.

Du côté de l’Ontario, le régime de retraite des enseignantes et des enseignants (Teachers) – dont l’actif net est de 242,5 milliards – avait obtenu un rendement de 1,2 % au terme du premier semestre l’an dernier. Le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS) s’était maintenu près de l’équilibre avec une performance de -0,4 %.

Signe de la volatilité, le rendement moyen des caisses de retraite canadiennes a été de - 14,7 % au premier semestre, selon l’univers des régimes de retraite RBC Services aux investisseurs et de trésorerie. Néanmoins, même sur cinq ans, la performance de la CDPQ (6,1 %) reste inférieure à celle de Teachers (7,9 %) et d’OMERS (7,5 %).

Avec la collaboration de Francis Vailles, La Presse

En savoir plus
  • 392 milliards
    Actif net de la CDPQ au 30 juin
    CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT DU QUÉBEC
    46
    Nombre de déposants dont les fonds sont gérés par la Caisse
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