Wall Street a lourdement chuté mercredi à la clôture, accélérant ses pertes dans les dernières minutes d'une séance marquée par un mouvement d'aversion pour le risque suite à la publication de résultats d'entreprises.

L'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones, a perdu 2,4%, à 24 583,42 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 4,4%, à 7108,40 points, sa pire séance depuis 2011. Cet indice s'inscrit, dans le jargon financier, en territoire de «correction» après avoir perdu plus de 10% par rapport à son dernier plus haut en août.L'indice élargi S&P 500 a abandonné 3,1%, à 2656,10 points.

Le Dow Jones comme le S&P 500 sont repassés sous leur niveau de début d'année.

À l'image de mardi et du plongeon des titres de Caterpillar et 3M, la séance a été marquée par une chute quasi généralisée des principales sociétés ayant dévoilé leurs comptes trimestriels.

Texas Instruments (-8,2%), AT&T (-8,1%), UPS (-5,5%), Northrop Grumman (-6%), General Dynamics (-7,7%), Check Point Software (-4,3%) et Restaurant Brands International, propriétaire notamment de la marque Burger King et Tim Hortons  (-1,4%), ont plongé.

Leurs résultats «n'ont pas été vraiment décevants, mais les marchés mettent la barre très haut lorsqu'il s'agit des anticipations futures», a indiqué Nate Thooft, de Manulife AM.

Or les anticipations des entreprises ont dernièrement été «souvent affectées par la hausse des tarifs douaniers qui rogne sur les marges», a-t-il ajouté.

Membre éminent de Wall Street, Boeing (+1,3%) a quant à lui réussi à se maintenir à flot après le relèvement de ses prévisions annuelles et l'annonce de l'objectif, pour la première fois de son histoire, du seuil symbolique de 100 milliards US de chiffre d'affaires sur une année.

Mais alors que l'avionneur a soutenu la progression du Dow Jones en montant jusqu'à 4,2 en séance, il n'a pas pu empêcher l'écrasement à la clôture.

Dans ce mouvement de défiance qui s'est ensuite généralisé à l'ensemble des valeurs, les entreprises technologiques ont particulièrement souffert, Facebook plongeant notamment de 5,4%, Netflix de 9,4% et Apple de 3,4%.

«Les valeurs technologiques ont atteint des sommets récemment, il est logique qu'elle soient les premières touchées lors des reculs marqués», a observé Peter Cardillo, de Spartan Capital.

L'augmentation des prix signalée mercredi par un rapport de la banque centrale américaine (Fed), confortant un prochain relèvement des taux d'intérêt, n'a pas non plus participé à l'optimisme des investisseurs, ceux-ci craignant de voir les conditions d'emprunt se durcir de plus en plus pour les ménages et les entreprises.

En revanche, les bombes artisanales adressées à Hillary Clinton, Barack Obama, la chaîne CNN et d'autres personnalités hostiles à Donald Trump ont eu peu d'impact sur le recul des indices, de l'avis d'observateurs des marchés.

Parmi les autres valeurs du jour, la procureure de l'État de New York a annoncé mercredi le lancement de poursuites contre la major pétrolière américaine ExxonMobil (-2,8%), soupçonnée d'avoir volontairement trompé les investisseurs sur l'impact des réglementations liées au changement climatique sur ses opérations. L'indice de référence de la Bourse de Toronto enregistrant même sa pire performance quotidienne en plus de trois ans.L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a plongé de 376,04 points, soit 2,5%, pour terminer avec 14 909,13 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 76,75 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 76,35 cents US de la veille. À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 39 cents US à 66,82 $ US le baril, tandis que celui de l'or a reculé de 5,70 $ US à 1231,10 $ US l'once. Le prix du cuivre est resté essentiellement inchangé à 2,76 $ US la livre.

-Avec La Presse canadienne