Plus de vendeurs feront leur apparition sur le marché résidentiel d’ici la fin de 2023, croient les courtiers Proprio Direct.

Dans le cadre d’un sondage web, 178 d’entre eux ont été sondés du 21 août au 6 septembre au sujet de leurs prévisions immobilières pour le dernier trimestre de l’année.

Près de la moitié des courtiers interrogés s’attendent à une augmentation des propriétés à vendre, de l’ordre de 10 à 14 %, pour 81 répondants.

« Celles et ceux possédant un taux d’intérêt variable sur leur prêt hypothécaire, ou encore celles et ceux dont le prêt vient à échéance, pourraient prochainement vouloir se rediriger vers une propriété plus petite et moins dispendieuse », indique dans un communiqué Philippe Lecoq, président de Proprio Direct, filiale de Brookfield depuis 2017.

« La population vieillissante, dont certains se tournent vers la location de logements, pourrait aussi contribuer à augmenter l’offre », ajoute-t-il.

Pour le reste de l’année, 57 % des courtiers Proprio Direct voient de la stabilité dans le prix des maisons. Le raisonnement étant que la demande soutenue par l’immigration sert de plancher au prix, d’autant que les vendeurs font preuve de retenue, ce qui contribue à la rareté de l’offre.

On est sur un marché qui est reste favorable aux vendeurs, mais qui tend tranquillement à se rééquilibrer. Les acheteurs prennent plus de temps pour analyser ce qui est sur le marché, pour faire leurs devoirs et bien préparer leur offre, par rapport à un an et demi où c’était une période de surenchère et où les gens étaient très pressés.

Philippe Lecoq, président de Proprio Direct, dans un entretien

Selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le marché résidentiel dans la région de Montréal reste favorable aux vendeurs, en raison de l’immigration et en dépit de la hausse du loyer de l’argent.

Il s’est vendu près de 29 000 propriétés dans la région métropolitaine de recensement (de Montréal) au cours des 9 premiers mois de l’année, en baisse de 17 % par rapport au niveau d’activité observé de janvier à septembre en 2022.

Le prix médian a reculé de 3 % dans le même temps. Le délai de vente a presque doublé et les inscriptions en vigueur affichent une progression de 42 % en rythme annuel. Au cours des 9 premiers mois, on dénombrait en moyenne 6607 pancartes à vendre.

« Une bonne mise en marché, au juste prix, sera de plus en plus critique pour décider un bassin d’acheteurs motivés, moins profond et plus sélectif, mentionnait dans un communiqué Charles Brant, directeur du Service d’analyse de marché de l’APCIQ, le 5 octobre dernier. C’est particulièrement le cas du côté des unifamiliales, dont les prix ont pratiquement rejoint les niveaux du dernier sommet de 2022. »

Retour attendu des acheteurs

De leur côté, les courtiers de l’enseigne Royal LePage s’attendent à une légère appréciation du prix des propriétés d’ici le 31 décembre. « Le prix de l’agrégat d’une propriété dans la région du Grand Montréal enregistrera une hausse de 2,1 % pour terminer l’année à 587 844 $ », avancent-ils dans un communiqué paru jeudi.

« Le marché actuel demeure légèrement à la faveur des vendeurs, mais fait place à un rapport de force plus équitable entre acheteurs et vendeurs », explique dans ce document Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Tendance à Montréal. L’appréciation plus modeste des prix s’explique par un empressement moins flagrant des acheteurs de propriétés haut de gamme, faisant augmenter l’offre de résidences de 2 millions de dollars et plus. Lorsque l’inflation augmente, les consommateurs restreignent leurs dépenses aux besoins immédiats et essentiels. Si un déménagement peut attendre, les propriétaires à la recherche d’une propriété qui augmente leur qualité de vie reviendront sur le marché ultérieurement. Le segment d’entrée de gamme demeure pour sa part très actif, contraint par le manque d’inventaire. »