L’activité sur le marché de la vente résidentielle a repris de la vigueur le mois dernier dans la région montréalaise, causant une certaine surprise.

Les transactions ont enregistré une légère hausse de 1 % par rapport au même mois l’an dernier. Il s’agit d’une première augmentation sur une base annuelle depuis 2021. Toutefois, les spécialistes ne s’attendent pas à une accélération des transactions dans les prochains mois en raison des récentes hausses de taux d’intérêt et du ralentissement économique qui menace.

« La Rive-Nord de Montréal (677 ventes) et la Rive-Sud de Montréal (725 ventes) enregistrent une baisse respective de 13 % et de 2 % des ventes. Vaudreuil-Soulanges (132 ventes) et Laval (285 ventes) enregistrent pour leur part une légère croissance des ventes avec des variations de 3 % et de 5 %. Les secteurs de l’île de Montréal et de Saint-Jean-sur-Richelieu, avec 1198 transactions et 81 transactions, se démarquent avec des augmentations de 12 % et de 23 % par rapport à la même période de l’année passée », lit-on dans le communiqué diffusé vendredi par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), sur ses données de juillet. Elles sont établies d’après la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers.

Sur une base mensuelle, les ventes de propriétés désaisonnalisées ont bondi de 16 % de juin à juillet après une baisse de 2,1 % le mois précédent, écrit dans une note Daren King, économiste à la Banque Nationale.

Avec 14 820 propriétés à vendre, le nombre d’inscriptions en vigueur a progressé en juillet 2023 comparativement aux inscriptions en juillet 2022, mais elles sont faiblement en baisse par rapport à juin 2023. Les délais de vente continuent de s’allonger, d’une vingtaine de jours par rapport à la situation il y a 12 mois.

Les prix médians se sont stabilisés en juillet : 555 000 $ pour une maison, 395 000 $ pour un condo et 735 000 $ pour un immeuble locatif de 2 à 5 logements.

Le point médian divise un échantillon en deux parties égales. Ainsi, un prix médian de 555 000 $ signifie que la moitié des maisons vendues en juillet l’ont été à un prix inférieur à 555 000 $.

Que s’est-il passé en juillet ?

La baisse des taux hypothécaires n’étant plus imminente, des acheteurs qui en ont les moyens ont décidé qu’il ne servait à rien d’attendre et sont passés à l’action en acquérant une propriété, explique l’APCIQ. Puis, selon Charles Brant, économiste de l’Association, la baisse des prix est à peu près terminée pour 2023 et l’on se dirige davantage vers une stabilisation des valeurs. Il ne se prononce pas pour 2024.

Les conditions de marché restent favorables aux vendeurs, mais il n’y a presque plus de cas de surenchère et on peut de nouveau déposer des offres conditionnelles. Il y a une certaine normalité.

Charles Brant, économiste de l’APCIQ

À quoi doit-on s’attendre pour la suite ?

« Cette petite résurgence de juillet a l’air de quelque chose de plutôt provisoire compte tenu du fait qu’on est à un tournant dans l’économie, avance M. Brant. Le marché demeure néanmoins soutenu par des éléments structuraux comme le manque d’offre et la forte immigration.

« Pour les mois à venir, même si la forte croissance démographique apportera un soutien au marché, prévient M. King, de la Banque Nationale, la reprise du cycle de resserrement monétaire de la Banque du Canada et le ralentissement de l’économie devraient maintenir le nombre de transactions sous sa moyenne historique. »

En chiffres

Le marché résidentiel en juillet dans la région métropolitaine de recensement de Montréal :

+ 1 % : hausse des transactions entre juillet 2023 et juillet 2022

+ 20 % : variation des propriétés à vendre en un an

+ 1 % : hausse du prix des maisons par rapport à juillet 2022

Source : APCIQ, à partir des données de Centris