(New York) Le constructeur automobile américain General Motors a relevé mardi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, profitant au premier trimestre d’une bonne situation en Amérique du Nord qui a compensé une contre-performance en Chine.

Sur les trois premiers mois de l’année, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 43 milliards de dollars (+7,6 %) et un bénéfice net de 2,98 milliards de dollars (+24,4 %).

C’est mieux que les prévisions des analystes qui tablaient respectivement sur 41,10 milliards et 2,39 milliards.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – donnée privilégiée par les marchés –, le bénéfice ressort à 2,62 dollars. Le consensus des analystes prévoyait 2,13 dollars.

Le groupe a notamment constaté la persistance d’une forte demande aux États-Unis pour les pick-up et les VUS.

« Au niveau mondial, nos équipes saisissent toutes les opportunités en se concentrant sur la rentabilité pour s’appuyer sur notre solide début de 2024 », a commenté la directrice générale Mary Barra, dans une lettre adressée aux actionnaires.

« C’est la raison pour laquelle nous relevons nos prévisions pour l’ensemble de l’année », a-t-elle précisé.

Ainsi, le bénéfice net est désormais attendu dans une fourchette de 10,1 à 11,5 milliards (contre 9,8-11,2 milliards anticipés auparavant) et, rapporté par action et à données comparables, il devrait se situer entre 9 et 10 dollars (contre 8,50 à 9,50 dollars).

Vers 11 h 05 (heure de l’Est), l’action GM bondissait de près de 5 % à la Bourse de New York.

Dans la foulée de cette publication, les analystes de CFRA ont revu à la hausse leur objectif de cours à douze mois, soulignant un bénéfice par action « bien au-dessus » du consensus tout comme le chiffre d’affaires.

Fonte des liquidités

Ce dernier a profité de « prix plus élevés que prévu, qui ont partiellement compensé un déclin des volumes vendus de 2,5 % », a indiqué Garrett Nelson, vice-président de CFRA.

Il s’attend à ce que GM perde des parts de marché à court ou moyen terme faute de disposer d’une gamme de véhicules hybrides et à ce que les liquidités disponibles fondent à cause des lourds investissements (environ 11 milliards en 2024) pour le développement des véhicules électriques et des batteries.

« Le trimestre a été très solide. Nous avons renforcé tous nos piliers stratégiques et nous avons augmenté nos parts de marché aux États-Unis, en particulier dans les pick-up de grande taille », a indiqué à des journalistes Paul Jacobson, directeur financier du groupe.

Il a néanmoins noté des « défis de production au niveau international », qui ne devraient selon lui pas avoir « d’impact important » sur l’activité future.

Par ailleurs, contrairement aux anticipations de GM d’une baisse des prix en 2024, M. Jacobson a indiqué qu’ils avaient été « essentiellement stables » au premier trimestre.

Mais le constructeur s’attend toujours à un repli de l’ordre de 2 à 2,5 %.

En Chine, il a enregistré une perte d’environ 100 millions de dollars, mais, d’après le directeur financier, la situation devrait « se normaliser » et l’activité repasser dans le vert.

« Nous sommes engagés en Chine sur le long terme », a assuré Mary Barra, lors d’une conférence avec des analystes, prévoyant une « croissance importante » à moyen terme en particulier dans les catégories de luxe.

Le constructeur a encore renforcé le stock de véhicules chez ses concessionnaires, pour atteindre 534 000 ce qui représente environ 63 jours de ventes. Un niveau « plutôt bon » pour faire face à la demande printanière, en général plus forte, ont relevé les dirigeants.

Par ailleurs, ils ont précisé que les voitures autonomes Cruise circulaient de nouveau, à Phoenix (Arizona). Elles ont été suspendues cinq mois pour cause d’accidents.