Levio n’a pas fini de jouer au consolidateur dans le créneau de la transformation numérique des organisations. La firme québécoise de service-conseil obtient 125 millions de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour continuer à acheter d’autres entreprises dans un marché « très propice » aux acquisitions.

Dix ans après avoir vu le jour, l’entreprise établie à Québec voit grand. À terme, elle souhaite plus que tripler son chiffre d’affaires pour qu’il atteigne 1 milliard. Parallèlement à la croissance interne, il faudra réaliser de plus grosses prises au chapitre des acquisitions.

C’est à ce moment que Levio a décidé de se tourner vers un investisseur institutionnel comme le bas de laine des Québécois.

« L’an dernier, dans notre plan de développement, nous étions rendus à nous dire que nous allions réaliser de plus grandes acquisitions, affirme le président et fondateur de la firme, François Dion. C’était le moment opportun de chercher un partenaire pour se joindre à nous. Il y a eu un processus pour choisir le bon acteur, puis notre choix s’est arrêté sur la Caisse. »

PHOTO FOURNIE PAR LEVIO

François Dion est le fondateur et président de Levio.

Direction de projets, cybersécurité, ingénierie logicielle, analytique d’affaires, infonuagique… Levio accompagne ses clients lors du déploiement de projets d’envergure ainsi que dans leur transformation numérique.

Au Québec, des acteurs bien connus comme Desjardins Assurances générales, La Capitale (avant son mariage avec SSQ Assurance pour donner naissance à Beneva) et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail se sont tournés vers la firme dans leurs virages numériques respectifs. Levio partage les risques d’exécution des projets avec ses clients.

« Il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui font cela, affirme M. Dion. On doit probablement être les seuls. Nous sommes prêts à prendre des risques et à nous engager sur les résultats. »

Croissance rapide

En une décennie, Levio a bouclé 11 acquisitions et son empreinte géographique s’est étendue aux États-Unis, au Maroc, en Inde et en France. Son effectif mondial s’élève à environ 2000 personnes, dont près de 700 à Montréal. Il n’est pas question de lever le pied, affirme M. Dion, accompagné de son responsable des acquisitions, Jean Royer, et de la cheffe des opérations, Julie Lavoie. Jusqu’à présent, les acquisitions ont été financées par l’entremise des profits et liquidités de l’entreprise.

Avec l’investissement de la CDQP, Levio aura les moyens de ses ambitions.

« Nous sommes prêts à passer à la prochaine étape, affirme M. Royer. Aller chercher un partenaire de l’envergure de la Caisse, cela vient accroître la taille des cibles potentielles qui pourraient nous intéresser et cela donne beaucoup de crédibilité à notre offre. Avoir la CDPQ à nos côtés, cela va rassurer les personnes qui se demandent si nous avons la capacité de conclure une transaction. »

Le responsable des fusions et acquisitions estime que Levio est en mesure de songer à des transactions où la firme pourrait intégrer jusqu’à 500 nouvelles personnes à son effectif.

De son côté, la Caisse a décidé d’effectuer un premier investissement dans Levio étant donné que la firme se spécialise dans un secteur, la « transformation numérique », qui est « au centre de la pérennité, de la croissance et de la productivité des organisations », affirme sa vice-présidente et cheffe, Québec, Kim Thomassin.

L’arrivée d’un investisseur institutionnel au sein d’une entreprise peut parfois préparer la voie à une éventuelle entrée en Bourse. Interrogé sur cette possibilité, M. Dion ne ferme pas la porte, en prenant soin d’ajouter que ce scénario n’avait pas été évoqué par la direction de Levio.

Levio en bref 

  • Année de fondation : 2014
  • Siège social : Québec
  • Président : François Dion
  • Nombre de bureaux : 12
  • Revenus annuels : 300 millions
En savoir plus
  • 424 milliards
    Actif net de la CDPQ en date du 30 juin 2023
    Source : Caisse de dépôt et placement du Québec