Le repli de Bell Média dans la radiodiffusion régionale permet à Arsenal Media de poursuivre sur sa lancée. Un peu plus d’une décennie après sa fondation, l’entreprise est sur le point d’exploiter un réseau de 25 stations, après s’être portée acquéreuse de 7 stations de BCE. Son président et chef de la direction, Sylvain Chamberland, s’est entretenu avec La Presse.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces stations dont Bell Média ne voulait plus ?

C’est sept stations en région qui cadrent dans notre plan d’affaires et qui nous permettent d’accélérer notre croissance. Ce sont des stations qui sont dans une situation saine. On a un peu l’avantage d’avoir commencé sur le tard comme entreprise. Nous avons compris que les grands groupes étaient en train de sortir des régions. On a décidé de prendre cet espace. On fait de la nouvelle locale et on se concentre sur nos marchés.

Ces stations étaient-elles à vendre depuis longtemps ?

Cela fait plusieurs mois que nous discutons. Il y a eu des discussions préliminaires et un processus a fini par être mis en place. Nous étions un acquéreur de choix pour Bell parce que nous avons quand même une certaine maturité et en plus d’avoir fait nos preuves. On est un bon citoyen à ce chapitre.

BCE estime que ses stations vendues ne sont plus viables. Pourquoi pensez-vous le contraire ?

La différence entre un conglomérat et notre entreprise, c’est que nous sommes un petit acteur. Nous sommes directement branchés sur les régions. On fait affaire avec les fournisseurs locaux directement. En d’autres termes, quand tu es plus petit, c’est moins compliqué. La structure est moins onéreuse. C’est là que notre modèle se démarque.

Après des années de concentration, la tendance est-elle à la décentralisation dans la radiodiffusion ?

Absolument. C’est de cette façon qu’on a construit notre entreprise. Les responsabilités sont réparties à travers les régions. Mon vice-président technique est dans Chaudière-Appalaches. Des responsables de la comptabilité sont à Matane. Notre siège social est à Saint-Lambert, mais il est petit. La décentralisation fait partie du succès chez nous. C’est pour cela que nous sommes connus.

Vous ajoutez sept stations à votre réseau. Envisagez-vous encore d’accroître votre empreinte géographique, ou pensez-vous faire une pause ?

On continue de penser aux acquisitions. L’avantage, dans notre milieu, c’est que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes doit donner son accord. Il y a une transition entre l’annonce et la réalisation de la transaction. Cela nous laisse du temps pour nous préparer et pour réfléchir à l’avenir.

Arsenal Media en bref

Année de fondation : 2012

Siège social : Saint-Lambert

Réseau de stations avant la transaction avec BCE : 18

Marchés : Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Beauce, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Côte-Nord, Lanaudière, Estrie, Abitibi-Témiscamingue, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mauricie

Autres divisions : Web (30 sites, dont des plateformes d’information régionale) et deux boutiques en ligne