Après avoir célébré l’an dernier le 20anniversaire de sa fondation, l’entreprise Karine Joncas Cosmétiques entreprendra cet été une nouvelle étape importante de son développement en ouvrant sa propre usine de fabrication de crèmes et de produits dermocosmétiques. « On se lance. On va progressivement fabriquer nous-mêmes tout en poursuivant le développement de nouvelles gammes de produits », anticipe la PDG-fondatrice Karine Joncas.

C’est dans les locaux du siège social de l’entreprise, rue Chabanel, dans le nord de Montréal, que Karine Joncas me reçoit. C’est ici que sont regroupés toutes les activités administratives, le centre de recherche et développement ainsi que l’entrepôt qui occupe un autre étage de l’édifice.

« Au début, durant cinq ans, on a fait affaire avec des laboratoires de fabrication qui réalisaient des formules selon nos spécifications.

« On n’était pas satisfait. On a alors embauché un chimiste qui a développé nos produits quatre en un, une crème de jeunesse originelle et un sérum pour le jour, la nuit, le contour des yeux ainsi que le cou et le décolleté », résume Karine Joncas.

C’est ce qui différencie les produits dermocosmétiques de Karine Joncas de ceux de ses concurrents ; l’entreprise se démarque aussi, bien sûr, par le fait d’être québécoise et de rester proche de sa clientèle.

Spécialiste en éducation, Karine Joncas s’est lancée en affaires en 2001, mais a fixé à 2003 sa vraie année de démarrage.

« Avant de développer nos crèmes anti-âge et antiride, on a lancé en 2001 un patch cosmétique pour le tour des yeux qui était fabriqué à l’étranger. C’était un produit haut de gamme qui n’était pas disponible ici et qu’on a rendu plus accessible. C’est comme ça que tout a démarré », relate l’entrepreneure.

C’est son conjoint Francis Dionne qui assure depuis les débuts de l’aventure tout le volet administratif des opérations alors que Karine Joncas s’occupe du développement des produits et de leur mise en marché, elle qui a poursuivi durant une dizaine d’années sa carrière dans les directions régionales au ministère de l’Éducation.

« On a créé nos produits quatre en un et on les a rendus accessibles parce qu’ils sont moins chers que les produits de luxe. On s’est concentré dans le marché des pharmacies parce que nos produits sont santé. On priorise les pharmacies aux ventes en ligne parce que les conseillères beauté font un excellent travail », souligne la PDG.

En 2006, Karine Joncas était présente dans une trentaine de pharmacies ; aujourd’hui, ses produits sont disponibles dans plus de 1000 points de vente de toutes les grandes enseignes québécoises.

« On est aujourd’hui la marque québécoise des soins du visage numéro 1 au Québec dans les pharmacies et nous sommes numéro 3 dans toutes les marques confondues, derrière deux grandes multinationales, et on est en voie de devenir le numéro 2 », précise Karine Joncas.

Conception et croissance

La cinquantaine de produits que commercialise aujourd’hui Karine Joncas Cosmétiques sont fabriqués par trois laboratoires de la région montréalaise, mais le groupe de cosmétiques va entreprendre sa propre fabrication à partir de cet été.

Karine Joncas a racheté les équipements d’un de ses sous-traitants qui a fermé ses portes et va ouvrir sa propre usine de fabrication sur la Rive-Nord de Montréal.

« On veut que nos produits soient fabriqués au Québec, on va donc progressivement commencer la production avec nos propres équipements. On va avoir plusieurs lignes de production qui vont pouvoir opérer en même temps », explique Karine Joncas.

Cet investissement est financé à même les liquidités que génère le groupe, mais ses deux actionnaires n’excluent pas d’avoir recours à des partenaires extérieurs s’ils décident un jour de consolider toutes les activités du groupe dans un même lieu physique.

On conserve nos bureaux de Montréal et on va fabriquer sur la Rive-Nord, mais on pourrait tout regrouper dans un même complexe.

Karine Joncas

Vingt ans après sa fondation officielle, le groupe entreprend donc une nouvelle étape de son évolution qui sera aussi marquée par un élargissement de la gamme de produits du groupe santé-beauté.

« On dessert tous les groupes d’âge dans notre segment anti-âge et antiride avec la prévention des rides pour les 20-35 ans, le segment rides et fermeté pour les 35-50 ans et avec l’anti-âge global pour les 50 ans et plus », expose la fondatrice.

La prochaine phase de croissance, anticipe la PDG, va reposer sur la consolidation des gammes de produits du groupe Karine Joncas avec l’ajout notamment de gammes de produits de luxe dans la parfumerie et éventuellement dans les produits de maquillage.

« On veut développer de nouvelles gammes de produits et on travaille aussi sur la relève. J’ai deux filles qui sont intéressées par l’entreprise et qui y travaillent tout en poursuivant leurs études, une dans l’administration et l’autre en recherche et développement. »

Si elle souhaite accélérer l’expansion de ses activités au Québec avec l’ajout de nouveaux produits – de cinq à six nouveautés par année –, Karine Joncas veut aussi intensifier la percée qu’elle a entreprise aux États-Unis, tout juste avant que n’éclate la COVID-19.

« On a été approché par des distributeurs aux États-Unis qui aiment nos produits, mais il faut une stratégie différente parce que leurs pharmacies ne sont pas aussi bien développées que les nôtres pour les conseils dans les produits de soins et de beauté. On va y aller par marketing de réseau, ce qu’on a commencé à faire », explique la PDG.

Les 20 prochaines années vont être animées, prévient Karine Joncas.