(Toronto) La Société Canadian Tire a mis à pied environ 3 % de son effectif au quatrième trimestre, car la conjoncture économique plus difficile pèse sur les habitudes de dépense des consommateurs.

En outre, le détaillant a indiqué jeudi qu’il ne pourvoirait pas non plus la plupart de ses postes actuellement vacants, ce qui entraînera une réduction additionnelle de 3 % de l’effectif.

Le président et chef de la direction du détaillant torontois, qui détient également les enseignes Sports Experts, l’Équipeur et Atmosphère, a qualifié la décision de supprimer des emplois de « difficile » et a précisé qu’elle avait été prise « le cœur lourd ».

« Il ne fait aucun doute que les décisions commerciales les plus difficiles sont celles qui ont un impact sur vos collaborateurs », a affirmé Greg Hicks lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« En même temps, nous savons que c’est ce qui est nécessaire pour continuer à mettre en œuvre notre stratégie et garantir que nous sommes équipés pour respecter nos engagements envers nos clients, nos employés et nos actionnaires. »

Canadian Tire a précisé s’attendre à enregistrer une charge d’entre 20,0 millions et 25,0 millions à ses comptes du quatrième trimestre en lien avec cette décision, tandis que les économies résultantes devraient atteindre environ 50,0 millions sur une base annualisée.

Ces réductions surviennent alors que Canadian Tire et d’autres détaillants constatent que leurs clients commencent à éprouver des difficultés à l’approche du Vendredi fou et de la saison des achats des Fêtes, généralement très animée. Une forte inflation et des taux d’intérêt élevés incitent davantage à rechercher des offres ou à reporter des achats considérés comme discrétionnaires.

« Les clients abandonnent les articles discrétionnaires à prix plus élevé et réduisent également le nombre d’articles dans leur panier », a observé le directeur financier, Gregory Craig, lors de la même conférence téléphonique.

Une grande partie de la faiblesse constatée par Canadian Tire dans les dépenses discrétionnaires vient des ménages endettés, particulièrement en Ontario et en Colombie-Britannique.

Cette baisse des dépenses, attribuée aux clients « accablés de dettes », est à l’origine de 70 % de la baisse des ventes que l’entreprise a récemment connue, a estimé M. Hicks.

L’Équipeur a cependant vu ses ventes augmenter. L’entreprise a considéré cette résilience comme un signe que les clients recherchaient plus de valeur et considéraient les prix du détaillant comme acceptables.

La société a offert ces perspectives après avoir affiché une hausse de son dividende trimestriel et une perte pour son plus récent trimestre. Ses résultats ont été minés par une charge non récurrente liée à son entente visant le rachat de la participation de 20 % dans les Services financiers Canadian Tire qui était détenue par la Banque Scotia.

Canadian Tire versera désormais un dividende trimestriel de 1,75 $ par action, soit une augmentation de 2,5 cents par action par rapport à celui qui prévalait jusque là.

La perte nette attribuable aux actionnaires de l’entreprise s’est établie à 66,4 millions, soit 1,19 $ par action, pour le trimestre clos le 30 septembre, comparativement à un bénéfice de 184,9 millions, ou 3,14 $ par action, pour la même période l’an dernier.

Ces résultats comprenaient une charge de 328 millions liée à la transaction avec la Banque Scotia, contrebalancée en partie par un recouvrement d’assurance de 131 millions pour un incendie survenu en mars dans un de ses centres de distribution.

Sur une base normalisée, Canadian Tire a réalisé un bénéfice de 2,96 $ par action au plus récent trimestre, alors que celui-ci avait été de 3,34 $ par action pour la même période l’an dernier.

Les revenus ont totalisé 4,25 milliards, après s’être chiffrés à 4,23 milliards au même trimestre l’an dernier, tandis que les ventes consolidées des magasins ouverts depuis au moins un an ont diminué de 1,6 %.

L’analyste Irene Nattel, de la Banque Royale, a estimé que les chiffres montraient que « les segments opérationnels de l’entreprise se comportent comme prévu, à mesure que les dépenses de consommation se modèrent et que les difficultés financières des ménages augmentent ».