L’entreprise de services-conseils en informatique CGI a mis à pied près d’une vingtaine d’employés basés à Québec tandis que le marché de l’emploi dans le secteur technologique se tempère.

CGI a mis à pied 19 employés associés à ses bureaux à Québec à la fin octobre, selon un avis envoyé au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

L’entreprise n’a pas souhaité s’expliquer sur les raisons qui l’ont menée à prendre cette décision. CGI doit dévoiler ses résultats trimestriels mercredi et elle se doit de « respecter une période de silence avant la publication de nos résultats financiers », répond une porte-parole de l’entreprise.

La décision survient à un moment où les efforts de recrutement de CGI fléchissent au Canada.

Par rapport à l’an dernier, les offres d’emploi de CGI ont reculé de 68 % au Canada pour les mois de juillet, août et septembre, selon une recension de la firme RBC Marchés des capitaux. Le nombre de postes affichés est maintenant 52 % inférieur au niveau d’avant la pandémie.

La baisse du nombre d’offres d’emploi s’observe à travers l’ensemble du groupe. L’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés, y voit le signe d’un possible ralentissement de la croissance des activités de l’entreprise. « C’est probablement le reflet d’une diminution du taux de roulement, mais CGI adopte peut-être une approche plus prudente quant à ses dépenses en raison de l’incertitude économique », commente-t-il.

Encore en juillet, le patron de CGI évoquait une demande « vigoureuse ». « En regardant vers les prochains trimestres, nous croyons que l’incertitude économique et politique va pousser les clients à intensifier leur effort afin de prioriser le retour sur l’investissement dans leurs projets de numérisation », commentait le président et chef de la direction de CGI, George D. Schindler.

CGI avait connu des défis de recrutement durant la pandémie au moment où la demande pour les travailleurs du secteur de la technologie était à un sommet. Il y a un an, le grand patron de l’entreprise avait mentionné que la diminution de son taux de roulement lui avait permis de diminuer le nombre d’offres d’emploi.

L’analyste Divya Goyal, de Banque Scotia, affirme qu’elle ne serait pas surprise que les résultats dévoilés mercredi démontrent une certaine « faiblesse » dans les activités des services de consultations en raison des pressions économiques. « Nous avons ajusté nos prévisions de croissance pour toutes les régions, mais particulièrement pour les activités canadiennes. »

Le marché de l’emploi dans le secteur technologique a connu un ralentissement cette année. En février, Google Canada a annoncé la suppression d’une vingtaine de postes à son bureau de Montréal. En janvier, le spécialiste du commerce infonuagique Lightspeed a annoncé l’abolition de 300 postes, afin de réduire ses dépenses d’exploitation de 10 %.

Au début du mois d’octobre, l’application de voyage Hopper a mis à pied près de 250 employés, soit 30 % de ses effectifs. L’annonce avait toutefois eu « peu d’impact » au siège social de Montréal, avait précisé l’entreprise.