(Toronto) Longtemps associée aux courses de café du matin et au déjeuner, la chaîne de cafés Tim Hortons veut maintenant étendre sa domination à la seconde moitié de la journée.

« Nous sommes vraiment très enthousiasmés par les occasions qui s’offrent dans le secteur des repas d’après-midi, ce qui nous permet de servir davantage de Canadiens pour le lunch, l’après-midi et le souper », a affirmé vendredi le président de Tim Hortons Canada et États-Unis, Axel Schwan, lors d’une entrevue.

« C’est une grande priorité pour nous. »

L’enseigne de restauration détenue par la société mère Restaurant Brands International s’est, jusqu’à présent, concentrée sur le renforcement de ses activités en fin de journée en élargissant son offre alimentaire au-delà des sandwichs pour le déjeuner, du café et des beignes.

Tim Hortons n’a commencé à vendre des articles de déjeuner toute la journée qu’il y a quelques années, mais propose désormais des bols de riz, de poulet et de légumes, et elle s’est essayée aux hamburgers et aux pizzas.

La chaîne a récemment introduit des torsades, une pâtisserie feuilletée au beurre, et des « biscuits de rêve », qui sont des garnis d’ingrédients comme des pacanes, des guimauves, des Reese’s et des M & M’s.

« (Ces pâtisseries) ont connu un grand succès auprès de nos (clients) », a observé M. Schwan.

« Nous servons des millions de ces biscuits chaque mois depuis juin, date à laquelle nous les avons lancés. »

Tim Hortons a indiqué que les ventes de ses succursales ouvertes depuis au moins un an avaient augmenté de 6,8 % au troisième trimestre, alors qu’elles avaient progressé de 9,8 % un an auparavant.

Mais devenir un poids lourd des après-midi dans le secteur de la restauration rapide comporte des défis. Des concurrents tels que McDonald’s et Wendy’s ont gagné d’énormes parts des ventes du souper et des collations d’après-midi, et ces heures de la journée sont également soumises à la concurrence des restaurants avec service à table, sans parler des gens qui mangent à la maison.

Dans le même temps, plusieurs économistes et détaillants ont signalé que les consommateurs étaient plus soucieux des coûts et recherchaient de plus en plus les aubaines, dans un contexte où l’inflation, en particulier dans le secteur alimentaire, reste élevée.

Le chef des services corporatifs de RBI, Duncan Fulton, considère ces conditions comme faisant partie de la nature même du secteur de la restauration rapide.

« Il y aura toujours des dynamiques de marché qui changeront », a-t-il fait valoir lors de la même entrevue que M. Schwan.

« Et parce que nous travaillons dans 100 pays à travers le monde, nous constatons de nombreuses dynamiques différentes, parfois même opposées, dans différentes parties du monde. »

Les remarques de M. Fulton surviennent le jour même où RBI, qui détient également les enseignes Burger King, Popeyes Louisiana Kitchen et Firehouse Subs, a mis en garde contre l’augmentation des coûts des matières premières, de la main-d’œuvre et de l’énergie.

RBI a souligné que la guerre en Ukraine et la pandémie de COVID-19 avaient déclenché une accélération de l’inflation, la volatilité des taux de change étrangers et la hausse des taux d’intérêt, des éléments qui pourraient maintenant être exacerbés par le conflit au Proche-Orient.

La société a averti que les tensions géopolitiques pourraient aussi avoir un impact défavorable sur ses activités, si l’entreprise et ses franchisés ne sont pas capables d’ajuster suffisamment leurs prix sans nuire à la demande des consommateurs.

Lors d’une conférence téléphonique avec des analystes vendredi, les dirigeants de RBI ont affirmé qu’ils n’avaient pas encore constaté de changements majeurs dans le comportement des consommateurs au Canada.

Le président exécutif de RBI, Patrick Doyle, soupçonne que les chaînes de l’entreprise s’en sortiront mieux que les autres en raison de l’accent mis sur la valeur.

« Ils ne sont pas à l’abri de la récession, mais ils y résistent », a-t-il estimé.

Profits en baisse, mais revenus en hausse

RBI a affiché vendredi un bénéfice du troisième trimestre de 364 millions US, en baisse par rapport à celui de 530 millions US du troisième trimestre de l’an dernier.

La diminution observée au cours du trimestre clos le 30 septembre était principalement attribuable à des dépenses fiscales et par une augmentation des compensations en actions, des dépenses de compensations incitatives hors trésorerie et des dépenses d’intérêt, a expliqué l’entreprise.

Restaurant Brands a aussi souligné que ses revenus avaient progressé à 1,84 milliard US, après s’être établis à 1,73 milliard US un an plus tôt.

L’action de RBI a perdu vendredi 2,30 $, soit 2,4 %, pour clôturer à 92,68 $ à la Bourse de Toronto.

Ces derniers mois, RBI s’est efforcée d’accélérer la croissance des ventes et d’améliorer la rentabilité des franchisés américains de Burger King. Elle leur consacrera plus de 400 millions US en publicité, rénovations, technologie de restaurant et équipement de cuisine.

Chez Popeyes, l’accent a été mis sur la simplification des cuisines pour accélérer l’exécution des commandes et favoriser la fidélisation des employés.