(Toronto) Le syndicat Unifor se prépare à entamer les négociations avec Stellantis après que les travailleurs de General Motors du Canada ont voté à 80,5 % pour un accord de principe au cours du week-end.

Même si le syndicat n’a pas encore annoncé de date précise de début, le président de la section locale 444 qui couvre l’usine Stellantis à Windsor, Dave Cassidy, a indiqué qu’il prévoyait s’asseoir avec le comité national d’Unifor et l’entreprise mardi.

Unifor cherchera à faire accepter les conditions qu’il a fixées à Ford Motor, puis à GM par la suite, mais M. Cassidy a indiqué qu’il en demanderait davantage à Stellantis.

« Lors de notre réunion des membres, les membres n’étaient pas satisfaits du modèle d’accord en place », a-t-il indiqué.

« Nos membres décident si c’est une bonne affaire ou non, nous avons donc certainement du travail à faire. »

M. Cassidy a refusé d’identifier les domaines spécifiques dans lesquels il cherchera à progresser, et a également souligné les gains importants réalisés dans les contrats déjà conclus avec les deux autres constructeurs automobiles.

« C’est la meilleure entente que j’ai vue en 30 ans qui a été livrée aux membres. »

Le contrat comprend des augmentations de salaire horaire de base de près de 20 % pour les travailleurs de la production et de 25 % pour les métiers spécialisés, une plus courte période avant que les travailleurs atteignent le niveau de salaire le plus élevé, des améliorations aux retraites et deux nouveaux congés payés, entre autres gains.

Toutefois, les travailleurs de Ford n’ont voté pour l’accord que dans une proportion de 54 %, et des membres des métiers spécialisés d’Oakville et de Windsor n’ont pas voté pour l’accord.

Larry Savage, professeur d’études sociales à l’Université Brock, a dit croire que le syndicat avait intensifié ses efforts après le vote de Ford pour convaincre ses membres des avantages de l’accord.

Le vote de GM a également profité du fait qu’une partie importante des 4300 travailleurs sont de récentes recrues, qui bénéficieront particulièrement du plancher salarial plus élevé et de l’accès à l’ancienneté, a-t-il expliqué.

GM n’a également accepté ces conditions qu’après que le début d’une grève des travailleurs, la semaine dernière. L’arrêt de travail n’a duré qu’environ 12 heures, ce qui a probablement également contribué au soutien de l’accord, a estimé M. Savage.

« Je pense vraiment que l’effet psychologique de la courte grève a joué un rôle important dans l’obtention d’un plus grand nombre de oui. […] Il est plus probable que vous allez soutenir un accord si vous avez fait la grève pour l’obtenir. »

L’expert s’attend cependant à ce qu’il soit plus difficile de convaincre Stellantis, qui compte plus de 8200 travailleurs au Canada, à accepter le modèle de négociation.

La présidente d’Unifor, Lana Payne, devra également faire face au défi supplémentaire de rivaliser avec M. Cassidy, contre qui elle s’est présentée pour obtenir la direction nationale.

« Je pense qu’il sera beaucoup plus difficile pour le syndicat d’obtenir le modèle chez Stellantis que chez General Motors. Et je pense qu’il ne fait aucun doute que M. Cassidy est le joker ici », a illustré M. Savage.

M. Cassidy a cependant rappelé que les négociations n’étaient pas l’affaire d’une seule personne, mais qu’il s’agissait plutôt d’écouter les membres et de s’assurer d’obtenir une entente que les membres soutiendront.

« Ce n’est pas à propos de moi, Dave Cassidy. Ce n’est pas à propos de Lana Payne. Ce syndicat est bien plus grand que n’importe quelle personne », a-t-il affirmé.

« C’est-à-dire que nous devons nous mettre à l’ouvrage, écouter nos membres et nous assurer que nous reviendrons avec l’accord que nos membres souhaitent. »