La chaîne de boutiques spécialisées en bières s’associe au marchand de Québec Les Bonbons Sugar Daddy’s.

Des amateurs de bière ont noté la fermeture de plusieurs magasins Tite Frette. Les franchisés de Trois-Rivières ont mis la clé sous la porte en août. Idem pour les deux boutiques de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui sont désormais fermées.

Les temps sont durs pour de nombreux commerces consacrés aux alcools locaux, dans un contexte d’inflation alimentaire où les plaisirs sont souvent rayés de la liste d’épicerie. « On ne se le cache pas, l’économie nous fait vraiment mal », concède Karl Magnone, président des franchises Tite Frette.

Surtout pour les commerces qui sont nés pendant la pandémie, alors que l’achat de produits locaux avait le vent dans les voiles.

Les franchises Tite Frette ont toutes moins de trois ans.

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Karl Magnone, président des franchises Tite Frette, dans la succursale de Repentigny, où les produits des Bonbons Sugar Daddy’s seront en vente

Devant la baisse des ventes de bière, produit qui représente 95 % des ventes pour Tite Frette, la chaîne tente le coup de la diversification et s’associe avec le détaillant Les Bonbons Sugar Daddy’s, qui a trois boutiques à Québec.

Les deux entreprises partageront la même enseigne, mais celle consacrée aux friandises et collations y aurait une version « expresse ».

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Tite Frette et Les Bonbons Sugar Daddy’s partageront la même enseigne.

L’idée est évidemment de plaire à un public complémentaire à celui qui achète de la bière de microbrasserie, afin de faire entrer de nouveaux clients dans les commerces, plutôt que de vendre des produits différents à ceux qui sont déjà là.

Des bonbons avec de la bière ?

Les Bonbons Sugar Daddy’s sont aussi en expansion : trois boutiques vont ouvrir dans les prochains mois, dont une à Saint-Bruno.

Pour le créateur de la marque, Jean-Michel Blais, l’alliance avec Tite Frette ouvre de nouveaux marchés, dans des villes, plus petites, qui n’étaient pas dans les plans.

Le public cible des deux commerces est aussi différent.

« On a un public plus jeune et clairement TikTok », concède Jean-Michel Blais, qui précise toutefois que les adultes sont des clients fidèles du commerce qui offre aussi des bretzels ou des croustilles aux parfums exotiques qui se marieront très bien avec la bière.

À ceux qui trouveraient le mélange des genres dangereux et qui craignent que cette alliance attire des mineurs dans un commerce spécialisé dans la vente d’alcool, Karl Magnone rappelle que ses boutiques sont justement un commerce, pas un bar. Et que les dépanneurs et les épiceries vendent aussi de l’alcool et des sucreries.

« Souvent, les mineurs viennent avec leurs parents la fin de semaine », précise de son côté Jean-Michel Blais, qui est aussi celui qui a trouvé le nom de son entreprise.

Y a-t-il eu des plaintes ?

Oui, pour l’utilisation de l’anglais, mais l’Office québécois de la langue française a donné son approbation, explique l’entrepreneur. « Je peux comprendre les gens que ça choque un peu », dit-il néanmoins.

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L’Office québécois de la langue française a donné son approbation au nom Les Bonbons Sugars Daddy’s, assure le créateur de la marque, Jean-Michel Blais.

« J’aime ça quand c’est un clin d’œil, un peu provocateur », poursuit Jean-Michel Blais qui souhaite que sa clientèle n’y voie rien de plus et fasse preuve d’humour.

Le mariage entre les deux entreprises est déjà lancé : les Tite Frette de Rawdon et de Repentigny ont maintenant leur section bonbons.

Les détaillants comptent observer les ventes dans les prochaines semaines et élargir le concept à l’ensemble du réseau si les résultats sont positifs. Les Tite Frette de Candiac et de Farnham seront les prochaines à adopter la dualité.