Même s’il perd des clients, Marché Goodfood améliore ses résultats financiers, alors que le spécialiste des mets prêts à préparer réduit ses dépenses et mise sur les clients les plus payants.

La société montréalaise est parvenue à réduire significativement sa perte nette et à générer des flux de trésorerie positifs au troisième trimestre clos le 3 juin. L’entreprise affiche cette amélioration malgré une diminution de ses ventes.

« Les gains d’efficience opérationnelle, résultant de nos efforts, nous ont permis de simplifier nos activités et de générer de vigoureuses marges », a commenté son président et chef de la direction, Jonathan Ferrari, lors d’une téléconférence, mardi, visant à discuter des résultats trimestriels.

Goodfood a dévoilé une perte de 1,1 million au troisième trimestre clos le 3 juin, comparativement à une perte de 21,1 millions à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, déclinent de 37 % pour s’établir à 42,1 millions.

Les résultats démontrent que la nouvelle stratégie de Goodfood porte ses fruits, mais le défi sera de réussir à faire croître les ventes éventuellement, croit l’analyste Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux. « Ça amène une certaine incertitude quant aux dépenses marketing nécessaires, notamment pour réduire l’érosion du nombre de clients. »

L’entreprise avait 119 000 clients actifs au troisième trimestre. C’est moins que les 124 000 abonnés enregistrés trois mois plus tôt.

M. Ferrari estime que l’entreprise est en mesure d’acquérir de nouveaux clients à faible coût. Goodfood a réussi à augmenter le taux de réactivation de sa clientèle de 20 % pour passer « aux alentours de 30 % à 40 % ».

« Nous avons testé différentes stratégies payantes [dépenses publicitaires] ou sur nos propres plateformes, a-t-il expliqué. Dans l’ensemble, ça a eu un effet favorable important sur le coût d’acquisition de clients. »

Un changement de cap

Goodfood a changé de stratégie l’automne dernier en misant sur l’atteinte plus rapide de la rentabilité plutôt que sur l’augmentation du nombre d’abonnés. Elle a aussi abandonné son service d’épicerie en ligne.

Avec la montée des taux d’intérêt, plusieurs entreprises technologiques ont été contraintes de réviser leur stratégie tandis que les créanciers et les actionnaires sont devenus moins patients avec les entreprises en croissance qui ne sont pas encore rentables.

En février, Investissement Québec a renfloué les coffres de l’entreprise avec un investissement de 10 millions.

L’entreprise mise ainsi sur ses consommateurs les plus payants. Elle vise plus particulièrement les clients qui ont dépensé l’équivalent de 10 000 $ depuis qu’ils sont abonnés au service avec des offres promotionnelles et des évènements. « Nous continuons d’apprendre ce qui importe le plus à ces clients et nous utilisons ces connaissances pour bâtir notre programme VIP. »

Les investisseurs ont bien réagi aux résultats. L’action de Goodfood s’est appréciée de 6 cents, ou 12,1 %, à 51 cents, à la Bourse de Toronto en après-midi.