(Montréal) Malgré le contexte d’inflation dans les produits alimentaires, Guru a dû rivaliser avec ses concurrents qui ont baissé le prix de leurs boissons énergisantes.

Cette guerre de prix a freiné la croissance des achats des consommateurs chez Guru durant les mois de décembre et janvier. « Red Bull a significativement profité de ces baisses de prix en décembre, explique le président et chef de la direction de Guru, Carl Goyette, lors d’une conférence, jeudi, avec les analystes visant à discuter des résultats trimestriels. Ça a continué en janvier et Monster aussi a été agressif avec ses prix en janvier. »

L’entreprise québécoise qui mise sur ses ingrédients à base de plante comme argument de vente n’a pas eu le choix de réduire ses prix pour protéger ses parts de marché. « Nous sommes plus en mode suivi pour les prix, nous n’avons pas tendance à initier une promotion. Ce n’est pas comme ça que nous bâtissons notre marque, nous misons sur la qualité de nos ingrédients, mais nous n’allons pas laisser nos concurrents gruger nos parts de marché. Si nous devons réagir, nous allons le faire. »

Les ventes de Guru ont diminué à 5 millions par rapport à 7 millions à la même période l’an dernier pour le premier trimestre, clos le 31 janvier. Ce déclin s’explique par une « période de transition » liée à son contrat avec PepsiCo, qui assure la distribution canadienne des produits de Guru depuis octobre 2021.

PepsiCo a décidé de réduire ses stocks en entrepôt par rapport au seuil de la commande initiale. L’entente avec le géant de l’alimentation a permis à Guru de couvrir un plus grand marché, mais l’implantation de l’entente a amené une plus grande volatilité dans les résultats trimestriels.

M. Goyette estime que la situation s’est stabilisée. « Les stocks équivalent à environ six semaines de ventes. Nous n’avions pas une visibilité parfaite l’an dernier, mais les stocks étaient d’environ neuf à dix semaines. »

Malgré la baisse des revenus, la perte nette a diminué au premier trimestre tandis que la société a réduit ses dépenses publicitaires.

La perte nette atteint 2,6 millions, contre une perte de 3 millions à la même période l’an dernier. La perte diluée par action s’établit à 8 cents, contre 10 cents.

La perte est ainsi moins grande que ne l’avaient anticipée les analystes, même si les ventes sont inférieures aux attentes. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte par action de 10 cents et des revenus de 6 millions, selon la firme de données financières Refinitiv.

L’analyste de CIBC Marchés mondiaux, John Zamparo, croit que les résultats sont de bon augure pour l’atteinte de la rentabilité. « La bonne nouvelle que nous voyons dans ces résultats trimestriels est que la réduction des dépenses pourrait possiblement rapprocher le moment où l’entreprise sera rentable. »

M. Goyette a toutefois expliqué que la diminution des dépenses s’expliquait par le lancement d’une nouvelle boisson à la même période l’an dernier. « Nous avons lancé Guayusa (saveur) l’an dernier. Il y a eu un important effort promotionnel, car cela faisait du sens. Là, nous sauvons un peu d’argent pour soutenir le lancement de la prochaine innovation dans les prochaines semaines. »

L’action de Guru perdait 4 cents, ou 1,23 %, à 3,21 $ à la Bourse de Toronto, en après-midi.

Entreprise dans cette dépêche : (TSX : GURU)