La Banque de Montréal a annoncé vendredi avoir signé un accord pour acquérir le programme de fidélisation Air Miles au Canada, après que sa société mère américaine a déposé son bilan.

Les détails financiers de l’accord entre la banque et LoyaltyOne n’étaient pas immédiatement disponibles.

Le président du Programme de récompense Air Miles, Shawn Stewart, a fait valoir que l’accord « [apportait] de la stabilité au programme Air Miles ».

« Cela nous donne l’occasion de développer le programme pour nos adhérents et partenaires, et donne confiance dans l’avenir du programme », a-t-il affirmé en entrevue.

« Notre société mère américaine avait une tonne de dettes, et cela a simplement limité notre capacité à investir dans la valeur pour les adhérents. »

L’accord n’a aucun impact sur les soldes de milles de récompense ou sur la possibilité d’échanger des milles, a ajouté M. Stewart.

Air Miles est l’un des programmes de fidélisation les plus anciens et les plus importants au Canada, avec près de 10 millions d’utilisateurs actifs.

Les adhérents gagnent des milles de récompense auprès des magasins, services et cartes de paiement participants. Ces milles peuvent ensuite être échangés contre des « récompenses convoitées » comme des articles, des voyages, des évènements et des attractions, ou contre des remises en argent.

Pourtant, Air Miles a perdu une série de grands détaillants au Canada au cours des dernières années.

L’été dernier, Empire, propriétaire de Sobeys, IGA et Safeway, et le détaillant de fournitures de bureau Bureau en gros ont annoncé qu’ils abandonneraient le programme Air Miles, un an après que le Liquor Control Board of Ontario (LCBO) et Lowe’s Canada (qui était propriétaire des magasins Rona et Réno-Dépôt à l’époque) ont fait de même.

Les actions de la société mère d’Air Miles, qui étaient négociées à la Bourse du NASDAQ, ont chuté après le retrait de Sobeys du programme.

Loyalty Ventures, société mère de LoyaltyOne, a déposé son bilan vendredi en vertu du chapitre 11 aux États-Unis. Elle a également retiré ses actions ordinaires du NASDAQ.

L’accord de la Banque de Montréal pour Air Miles a été proposé dans le cadre de la procédure de LoyaltyOne en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies au Canada.

Le processus prévoit un processus de sollicitation de vente et d’investissement afin de solliciter tout autre intérêt pour les activités d’Air Miles.

La transaction de vente est conditionnelle à ce que LoyaltyOne ne reçoive pas d’offre plus favorable, et elle sera soumise à l’approbation du tribunal.

Multiplication des programmes de fidélisation

La Banque de Montréal a prédit que l’achat accélérerait la croissance future d’Air Miles.

« Si nous réussissons à acquérir les activités d’Air Miles, nous ramènerons la propriété d’Air Miles au Canada et nous renforcerons son offre pour les consommateurs et les entreprises du Canada », a affirmé le chef des services bancaires aux particuliers et aux entreprises en Amérique du Nord, Ernie Johannson, dans un communiqué.

La banque est partenaire d’Air Miles depuis la création du programme, en 1992.

Les programmes de récompenses se sont multipliés ces dernières années, alors que les entreprises cherchent à récolter plus de données sur les clients et leurs habitudes d’achat.

Les données recueillies à l’aide de ces programmes sont utilisées pour cibler les clients avec des offres publicitaires et des promotions sur mesure dans le but d’augmenter les ventes et la fidélité.

La valeur croissante des programmes de fidélisation a incité certains détaillants à adopter et à étendre leurs propres programmes.

En juin dernier, Empire a annoncé qu’elle abandonnerait le programme Air Miles après être devenue copropriétaire du programme Scène+, offert par l’exploitant de salles de cinéma Cineplex et la Banque Scotia.

M. Stewart, qui s’est joint à Air Miles le printemps dernier après huit ans de création et de développement du programme de fidélisation Triangle, de Canadian Tire, a souligné qu’il s’agissait d’un marché de plus en plus concurrentiel.

Mais Air Miles a toujours un avantage concurrentiel, en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui n’ont peut-être pas la taille nécessaire pour investir dans leur propre programme de fidélité, a-t-il fait valoir.

« Avec Air Miles, vous bénéficiez d’un accès immédiat à 10 millions d’adhérents, a souligné M. Stewart. Nous prêtons notre envergure et une marque très reconnue aux entreprises. »

Pourtant, bien qu’Air Miles soit offert par certaines petites boutiques familiales, il continue de compter un certain nombre de partenaires de vente au détail plus importants, notamment American Express Canada, les stations-service Irving et Shell ainsi que des magasins en ligne partenaires comme Amazon et eBay.