(Québec) La Ville de Québec et l’entreprise française Alstom sont à un cheveu de signer une entente pour les voitures du futur tramway, qui seront donc conçues à Saint-Bruno-de-Montarville et assemblées à La Pocatière.

Le choix d’Alstom n’est pas une surprise, puisque l’entreprise était la seule souhaitant fournir le matériel roulant du tramway de Québec. L’allemande Siemens s’était retirée de la course à la fin de 2022.

« Les parties ont substantiellement convenu d’une entente et peuvent procéder aux adaptations mineures au contrat et finaliser la documentation juridique menant à sa signature », indique la Ville de Québec dans un communiqué envoyé jeudi.

Alstom s’est dite « très fière » d’avoir été choisie par Québec. « Alstom proposera à la Ville de Québec et aux futurs utilisateurs du service un produit de grande qualité et fiabilité, conçu à notre siège social de St-Bruno-de-Montarville et assemblé à notre usine de La Pocatière », indique l’entreprise par la voix du porte-parole Adrien Vernhes.

Alstom, qui a repris l’usine de La Pocatière lorsqu’elle a acheté Bombardier Transport début 2021, devra donc concevoir et fabriquer les rames du tramway. L’entreprise devra également se charger de leur entretien pendant 30 ans.

La multinationale française a livré le matériel roulant pour le système léger sur rail d’Ottawa, si marqué par les problèmes que le gouvernement ontarien a créé une commission d’enquête pour faire la lumière sur le projet.

Alstom a notamment blâmé devant la commission les délais serrés imposés par le promoteur du projet et la Ville d’Ottawa. Le maire de Québec, Bruno Marchand, a souvent répété que Québec allait étudier les erreurs commises dans la capitale canadienne et en tirer des leçcons.

Facture de 4 milliars

La conclusion d’une entente pour les voitures du tramway est une étape importante. Mais le matériel roulant ne représente que 20 % du projet estimé à 4 milliards de dollars. Les travaux d’ingénierie civile représentent la part du lion.

Rappelons que le tramway doit emprunter un tunnel de 1,8 km pour relier Saint-Roch, en Basse-Ville, et le quartier Montcalm, en Haute-Ville. Creuser cet ouvrage ne sera pas une mince tâche.

Le projet d’abord annoncé en mars 2018 par Régis Labeaume devait coûter 3,3 milliards. Mais la facture a depuis grimpé aux alentours de 4 milliards. Le maire Bruno Marchand maintient le flou sur un éventuel gonflement de la facture dans le contexte où l’inflation frappe durement l’industrie de la construction.

Le gouvernement du Québec devait au départ assumer 1,8 milliard et Ottawa 1,2 miliard. La Ville de Québec prévoit investir quelque 300 millions de ses coffres. La Ville a déjà fait savoir que tout dépassement de coûts devrait être assumé par les gouvernements supérieurs.