(New York) Un juge de l’agence américaine chargée du droit du travail (NLRB) a conclu qu’Amazon avait enfreint la loi en menaçant des employés de deux entrepôts new-yorkais de ne pas accorder d’augmentations ou de nouveaux avantages si l’entreprise devait entrer en négociations avec un syndicat.

Dans sa décision datée de lundi et consultée mardi par l’AFP, le juge a estimé que des représentants de l’entreprise avaient bien illégalement suggéré qu’en cas de négociations prolongées, les employés syndiqués verraient leurs rémunérations gelées pendant que les non-syndiqués recevraient augmentations et nouveaux bénéfices.  

Il a ordonné à Amazon de poster dans les deux entrepôts concernés des affiches rappelant que les employés ont le droit de se syndiquer et affirmant que l’entreprise ne se livrerait plus à des menaces similaires.  

Le juge a en revanche rejeté plusieurs autres accusations à l’encontre d’Amazon, dont celles affirmant que des responsables de l’entreprise avaient promis de remédier aux griefs transmis par les employés ou avaient menacé de réduire les salaires pour payer les cotisations syndicales.

L’entreprise s’est félicitée du rejet par le juge de ces accusations.

« Les faits continuent de montrer que les équipes dans nos entrepôts travaillent dur pour faire ce qu’il faut, et que la plupart des affirmations de groupes extérieurs cherchant à faire valoir leur point de vue sont sans fondement », a réagi une porte-parole dans un message à l’AFP.

Les employés du site JFK8, situé dans le quartier de Staten Island à New York, avaient voté en majorité fin mars 2022 pour rejoindre l’organisation Amazon Labor Union (ALU), marquant ainsi pour la première fois aux États-Unis l’arrivée d’un syndicat dans l’entreprise.  

En revanche, ALU avait échoué, quelques semaines plus tard, à convaincre les employés de l’entrepôt LDJ5, situé de l’autre côté de la rue, de voter en sa faveur.  

De son côté, Amazon s’évertue à contester la première victoire d’ALU et a rapidement déposé des objections.

Le NLRB a déjà rejeté début janvier les arguments avancés par la direction et validé le vote, rappelant qu’Amazon devait désormais « négocier de bonne foi ».

L’entreprise avait alors indiqué son intention de faire appel.