(Londres) Le géant énergétique britannique Shell mène un « examen stratégique » de son activité de distribution d’électricité et gaz au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas en raison de « conditions de marché qui ont changé », avec plusieurs milliers d’emplois en jeu, selon un communiqué diffusé jeudi.

« Nous avons informé les employés concernés d’un examen stratégique de notre activité de distribution d’énergie au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne » pour « explorer les options permettant de maximiser la valeur de notre portefeuille d’activité et faire face aux questions de performances dans des conditions de marché difficiles », explique le communiqué reçu par l’AFP.

Ce passage en revue pourrait « prendre plusieurs » mois, précise Shell, qui dit toutefois tenir à son modèle « intégré verticalement » de l’exploration de pétrole et gaz en passant par la distribution aux consommateurs.

Shell Energy, qui emploie quelque 2000 personnes au Royaume-Uni, alimente en énergie 1,4 million de foyers dans le pays, ne donne pas de précisions, mais les revues stratégiques se soldent souvent par des cessions ou réductions de périmètres.

Plus tôt jeudi, l’autorité de régulation du secteur des communications Ofcom avait indiqué que Shell Energy, la filiale du géant énergétique qui est fournisseur d’énergie, mais également opérateur internet au Royaume-Uni, était la société du secteur attirant le plus de plaintes de consommateurs dans ce dernier domaine, appelant l’entreprise à « se reprendre ».

Les distributeurs d’énergie sont sous pression depuis plusieurs années et particulièrement depuis un an et demi, avec la moitié des fournisseurs du marché au moins ayant fait faillite, ayant été absorbés ou faisant l’objet d’un sauvetage gouvernemental.

Avec la réouverture post-COVID-19 de l’économie et l’invasion russe de l’Ukraine, les prix de gros de l’énergie ont flambé, mais les fournisseurs ne sont pas en mesure de répercuter ces hausses rapidement sur les consommateurs en raison de plafonds fixés par les gouvernements face à la crise sévère du coût de la vie au Royaume-Uni et ailleurs dans l’Union européenne.