(Montréal) TC Transcontinental a dépassé les attentes des analystes, mais la direction dit percevoir des signes de ralentissement économique à l’horizon.

Ces signes étaient perceptibles en octobre dans le secteur de l’imprimerie, a raconté le président et chef de la direction, Peter Brues, lors d’une conférence téléphonique, mardi après la fermeture des marchés, visant à discuter des résultats financiers du quatrième trimestre terminé le 30 octobre.

La société établie à Montréal a augmenté ses prix en raison de la hausse des coûts liée à l’inflation, mais cette décision pourrait amener des clients à réviser leurs commandes.

Le dirigeant a mentionné que les circulaires étaient un outil promotionnel apprécié des consommateurs, encore plus dans un contexte inflationniste et d’incertitude économique. « Nous avons eu de bons volumes. Ceci étant dit, le mois d’octobre est généralement un peu plus fort. Nous ne sommes pas à un point où nous pouvons extrapoler sur ce que ça veut dire. »

La hausse des prix exerce également une pression sur les éditeurs de journaux. M. Brues a donné en exemple Postmedia qui a abandonné l’impression de l’édition du lundi pour neuf de ses publications.

Les coûts d’impression pourraient cependant inciter des éditeurs à se départir de leurs activités d’imprimerie pour les confier à un tiers, espère M. Brues qui a réitéré que la stratégie de l’entreprise est d’être « le dernier survivant » dans un secteur en déclin. « Nous sommes très près de la conclusion d’une entente qui nous donnerait le contrat d’impression d’un important éditeur. »

Dans le segment de l’emballage, le contexte économique pourrait également amener des soucis. Après avoir garni leurs stocks dans un contexte de perturbation de la chaîne d’approvisionnement, des détaillants pourraient vouloir réduire leur inventaire.

« Nous l’avons observé dans certains segments, mais dans l’ensemble, en Amérique du Nord, ça va bien. »

Transcontinental prévoit une augmentation de son bénéfice d’exploitation dans le segment de l’emballage pour l’exercice 2023. L’entreprise s’attend toutefois à un recul du bénéfice d’exploitation dans le secteur de l’imprimerie.

Les résultats

La pression sur la rentabilité de Transcontinental a été moins forte que les prévisions des analystes, malgré un contexte inflationniste.

Au quatrième trimestre, l’imprimeur et emballeur a dévoilé, mardi, une augmentation de 21,2 millions de son bénéfice net, qui est passé de 39,2 millions à 60,4 millions.

La société a mentionné que les acquisitions et des frais de restructuration moins élevés avaient contribué à soutenir la rentabilité, ce qui a été compensé par le fait que la société ne touchait plus de subvention salariale au quatrième trimestre 2022.

Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 79 cents, comparativement à 81 cents à la même période l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 70 cents, selon la firme de données Refinitiv.

Si la rentabilité est meilleure qu’attendu, Hamir Patel, de Marchés mondiaux CIBC, note qu’il reste des nuages à l’horizon. « Les prévisions pour l’année prochaine pointent vers des vents de face dans le segment de l’imprimerie », commente l’analyste.

Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 3,4 % pour s’établir à 802,2 millions. La direction a mentionné qu’elle était parvenue à transférer l’augmentation du prix des matières premières à ses clients.

L’action de Transcontinental gagnait 52 cents, ou 3,20 %, à 16,79 $ à la fin de la séance de la Bourse de Toronto.