Même s’ils boudent les lundis et vendredis, 81 % des travailleurs sont de retour dans les tours du centre-ville de Montréal au moins une journée par semaine. La progression de l’achalandage réjouit la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, mais elle en espère encore plus.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a sondé les employeurs et les employés du Grand Montréal pour la cinquième fois depuis juin 2021 afin de comprendre les comportements de chacun face au retour au travail dans la métropole.

Même si cet automne, le centre-ville de Montréal a des airs de longs week-ends de quatre jours, il y a quand même 34 % plus de travailleurs qu’à pareille date l’an dernier. Le télétravail à temps plein a chuté, laissant la place au travail en mode hybride avec une nette préférence pour deux jours par semaine.

« On fait ces constats, mais il est trop tôt pour savoir si on est en point d’équilibre », affirme en entrevue Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui précise que d’autres sondages seront faits jusqu’à ce qu’une stabilisation des comportements des travailleurs et des employeurs soit observée.

Deux jours en présence : l’option la plus populaire

« Le passage de deux à trois jours en présence au bureau est un passage qui accroche, poursuit Michel Leblanc. On va voir comment ça va se stabiliser. »

Bien que la Chambre en rêve, le travail en présence à temps complet ne sera pas privilégié dans un avenir proche, indique le sondage. Car sur les 46 % d’entreprises qui exigent une certaine présence au bureau, 93 % répondent qu’elles ne demanderont une présence que d’un à trois jours d’ici les Fêtes. Seulement 4 % de ces entreprises ont dit qu’elles envisageaient d’exiger une présence de cinq jours par semaine.

C’est le mercredi qui est la journée préférée des travailleurs et des employeurs pour être au bureau (66 %), suivi du mardi (65 %) et du jeudi (60 %). Ce qui donne des maux de tête aux restaurateurs et commerçants qui voient l’achalandage des travailleurs fondre à 22 % le vendredi et à 38 % le lundi et complique la gestion des transports en commun.

À ce sujet, le métro et l’auto arrivent à égalité (46 %) lorsqu’on demande aux travailleurs le mode de transport qu’ils utilisent pour se rendre au centre-ville.

Le président de la Chambre y voit le résultat d’un enjeu de confiance à l’égard des mesures sanitaires mises en place dans le transport collectif, qui stagne à 55 %.

Ça veut dire qu’une personne sur trois n’a pas confiance. C’est soit je ne me déplace pas, soit je me déplace en voiture. Il y a du travail de communication à faire. Les organisations de transport collectif disent qu’elles ont fait ce qu’elles devaient faire et que c’est bien fait, mais les gens, de toute évidence, sont encore inquiets.

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Loin des yeux, loin du cœur

Le sondage brosse aussi le portrait des enjeux reliés au télétravail. Ce n’est pas la productivité qui préoccupe les répondants, mais plutôt la perte d’esprit d’équipe. Elle est pointée du doigt par 52 % des gestionnaires et 32 % des employés.

Michel Leblanc observe aussi des enjeux d’intégration et de rétention des nouveaux employés qui, après 18 mois, n’ont pas plus d’amis dans l’entreprise, expose-t-il. « Ils ont des collègues qu’ils ont vus une fois par mois ou une fois sur Zoom. Donc, changer d’entreprise, c’est comme changer de Zoom et d’ordinateur. »

C’est fou tout ce qu’on vit au centre-ville

Espérant convaincre encore plus de travailleurs, et surtout les plus jeunes, de venir au centre-ville, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain lançait mercredi la campagne publicitaire C’est fou tout ce qu’on vit au centre-ville. La publicité met l’accent sur toutes les surprises que la vie peut offrir lorsqu’on ose sortir de chez soi pour aller travailler.

Les jeunes sont ceux qui sont les plus susceptibles de venir travailler en présence au bureau, explique Michel Leblanc, parce qu’ils aiment l’activité au centre-ville et qu’ils pourront y développer leur réseau professionnel.