(Montréal) Dans une requête déposée devant le Conseil canadien des relations industrielles, Bell Solutions techniques lui demande d’émettre une ordonnance pour maintenir des services essentiels, en cas de grève de ses techniciens au Québec.

Le syndicat des techniciens de Bell Solutions techniques, une filiale de Bell, compte 1830 employés au Québec. Ces techniciens, membres du syndicat Unifor, affilié à la FTQ, ont pour tâches d’installer et de réparer les services de Bell.

Les parties avaient déjà conclu une entente de principe, en mai dernier, mais les membres d’Unifor l’avaient rejetée à 81 % en juin.

Craignant une grève de ses techniciens, Bell Solutions techniques a donc adressé une requête au CCRI — un tribunal quasi judiciaire de compétence fédérale — dans le but d’obtenir le maintien au travail de quelques centaines de techniciens, en cas de grève ou lock-out.

Dans sa requête, Bell précise vouloir maintenir 323 techniciens pour le service internet de Bell, 51 techniciens pour le service filaire pour les clients qui ne disposent pas de l’internet, 47 techniciens pour les accréditations en matière de sécurité d’accès, puis 56 techniciens pour les services essentiels pour réparer les services de Bell auprès d’entreprises ou organisations essentielles.

Le syndicat Unifor s’est déjà dit prêt à déployer les effectifs nécessaires en cas de situation urgente.

Mais Bell Solutions techniques soutient qu’un tel protocole ne serait pas suffisant.

Le Code canadien du travail définit les services essentiels lors d’une grève ou d’un lock-out comme servant à « prévenir des risques imminents et graves à la sécurité ou la santé du public ».

Dans sa requête, Bell Solutions techniques évoque notamment la pandémie de la COVID-19, qui a fait se généraliser le télétravail et les consultations médicales par téléphone, par exemple.

« Les services de télécommunications ont été considérés comme essentiels par le gouvernement fédéral et il est primordial d’en assurer la continuité pour la sécurité publique », écrit Bell Solutions techniques dans sa requête.

Unifor a aussi fait parvenir ses représentations par écrit au Conseil canadien des relations industrielles. Les parties attendent maintenant la suite des choses.