De nouvelles habitudes chez Alimentation Couche-Tard. La mise en place de caisses automatisées dans 7000 établissements pour permettre aux clients pressés d’éviter les files d’attente au comptoir et l’implantation d’un programme de loyauté visant à connaître les habitudes des consommateurs font partie des projets que concrétisera la société lavalloise au cours des prochaines années.

Caisses autonomes

Pour permettre aux clients pressés de payer rapidement croustilles, tablettes de chocolat, café ou autres gâteries, Alimentation Couche-Tard a l’intention d’installer des « points de vente autonomes », genre de caisses automatisées, dans quelque 7000 magasins du réseau au cours des deux prochaines années. Les clients du Québec pourraient donc les voir apparaître bientôt dans le dépanneur Couche-Tard près de chez eux.

« Ça permet aux gens de passer à côté de la ligne, de déposer leurs produits sur le comptoir et d’effectuer une transaction rapide », a expliqué Claude Tessier, chef de la direction financière, au cours d’une entrevue accordée à La Presse à l’issue de l’assemblée générale annuelle des actionnaires qui se tenait mercredi.

La technologie, présentement en place dans 540 points de vente, notamment dans le magasin laboratoire de l’entreprise situé sur le campus de l’Université McGill à Montréal, donne la possibilité aux consommateurs de simplement déposer leurs articles, sans devoir les scanner. La caisse peut reconnaître les articles et donner instantanément le montant de la facture, explique M. Tessier. « On est très contents des résultats », ajoutant dans la foulée que les taux d’utilisation oscillaient entre 35 % et 40 %.

Avec le commerce électronique, les gens sont de plus en plus autonomes dans leur façon de payer.

Claude Tessier, chef de la direction financière chez Couche-Tard

Concernant les magasins sans contact qui permettent aux clients d’entrer dans le magasin, de choisir des articles et de ressortir sans passer à la caisse grâce à une application téléchargée à partir d’un téléphone intelligent, le géant des dépanneurs veut poursuivre ses analyses avant de l’implanter dans son réseau.

La technologie est présentement offerte au dépanneur du campus de McGill ainsi que dans quelques points de vente de la société en Arizona.

Programme de fidélisation

À l’instar de plusieurs détaillants qui cherchent à comprendre le comportement de leurs clients, Alimentation Couche-Tard travaille présentement à la mise en place d’un programme de loyauté. « On est en test actuellement en Caroline du Sud et aussi au Danemark, précise le chef de la direction financière. Il permet de connaître les habitudes de consommation, la fréquence. Ça permet aussi de faire des promotions individuelles. On pourrait avoir une offre d’essence adaptée si on sait que vous êtes un client régulier. »

La place du français

Par ailleurs, la question du statut officiel du français a refait surface au cours de l’assemblée générale annuelle. Parmi les quatre propositions formulées par le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), l’une d’elles demandait que « le français soit la langue de la société, notamment la langue de travail au Québec, y compris la langue utilisée lors des assemblées annuelles ». « Le statut officiel de la langue française doit être formellement énoncé par écrit dans les lettres de la société. »

La proposition a été rejetée, tel que recommandé par la direction. « On a toujours eu un très grand respect pour la langue française, assure Claude Tessier. Mais on est une entreprise internationale. Pour nous, d’avoir le français comme langue principale, c’est difficile. [Dans nos discussions] avec nos amis danois, norvégiens, même en Lituanie, [la langue avec laquelle] on peut se comprendre, c’est l’anglais. C’est sûr que quand on travaille au Québec, on travaille en français. »

Résultats

Le géant des dépanneurs a affiché un bénéfice net de 872,4 millions US au premier trimestre de 2023, une augmentation de 108 millions par rapport à la même période l’an dernier. Dans ses résultats publiés mardi, l’entreprise a également fait état de revenus totaux de 18,7 milliards US au premier trimestre, en hausse de 37,4 % par rapport à ceux de 13,6 milliards US il y a un an. Les prix anormalement élevés de l’essence ont contribué à augmenter les profits de l’entreprise.