(Montréal) Le syndicat qui représente les 250 travailleurs d’Agropur à Granby se dit prêt à interrompre sa grève si l’employeur renonce à modifier les horaires de travail dans l’usine.

Cette grève des travailleurs de l’usine de transformation alimentaire d’Agropur a beaucoup fait parler à cause des centaines de milliers de litres de lait qui ont dû être jetés, au début du conflit de travail.

La grève a été déclenchée le 29 juin par les 250 travailleurs, membres d’un syndicat de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Les modifications que l’employeur veut apporter aux horaires de travail sont au cœur du litige. C’est pour cette raison que les syndiqués avaient décidé de déclencher la grève.

Le syndicat de la CSD soutient notamment que l’employeur veut faire rentrer au travail les employés à des heures différentes selon les jours de la semaine, ce qui nuit à la conciliation travail-famille. L’employeur voudrait aussi allonger la durée des journées de travail de huit à 12 heures.

L’employeur aurait formulé 158 demandes touchant 32 des 33 clauses de la convention collective.

L’employeur n’a pas voulu confirmer ces informations du syndicat, disant ne pas vouloir négocier sur la place publique. Toutefois, il a admis qu’il avait effectivement besoin de plus de flexibilité de la part des travailleurs pour s’adapter aux besoins parfois changeants.

Aujourd’hui, le syndicat se dit prêt à mettre fin à sa grève si l’employeur renonce aux modifications aux horaires qu’il veut imposer. À l’issue d’une assemblée générale qui approuverait l’idée, les employés reviendraient donc au travail et poursuivraient la négociation de la convention collective, suggère-t-il.

« Ce que nous avons mis sur la table, c’est que si l’employeur accepte de maintenir le statu quo à l’article 8 de la convention collective, visant les horaires de travail, les travailleuses et travailleurs pourraient, suite à l’approbation de l’assemblée générale, reprendre le travail et continuer la négociation de la prochaine convention collective », a expliqué Bernard Cournoyer, conseiller syndical à la CSD.

« Nous avons vu l’impact du conflit chez les producteurs de lait. Nous offrons à Agropur l’opportunité de reprendre le travail et mettre fin à cette crise. Il appartient à Agropur de démontrer la volonté nécessaire pour régler ce conflit », a ajouté M. Cournoyer.

La direction y réfléchit

Invitée à répondre au syndicat, la direction d’Agropur a fait savoir qu’elle évaluait présentement la proposition.

« Tout comme nos membres propriétaires, nous sommes préoccupés par le gaspillage causé par la grève, c’est pourquoi nous avons pris les devants et avons contacté le syndicat dès le 6 juillet pour leur demander d’avoir une discussion afin d’éviter le gaspillage alimentaire. Nous avons obtenu un retour de leur part le 7 juillet et nous évaluons présentement leur proposition. »