Après Desjardins il y a quatre ans et la CIBC l’an passé, la Banque Laurentienne rafraîchit à son tour son image de marque. L’organisation en profite pour lancer une première « vraie » campagne publicitaire depuis cinq ans.

Avec la disparition de la boîte jaune qui accompagnait auparavant son logo, l’accent est davantage placé sur l’« arbre de la banque ».

Les modifications apportées au logo ont été dévoilées mardi à l’occasion de l’assemblée annuelle des actionnaires à Montréal.

Le rafraîchissement du logo vise à mettre l’image de l’organisation au goût du jour. L’objectif est de se rapprocher des clients et de faire connaître davantage la marque au Québec. L’initiative s’inscrit dans le déploiement du plan stratégique triennal dévoilé en décembre.

Le lancement d’une campagne de marketing se fera sentir dans des publicités multiplateformes (web et affichage) déclinées ce printemps notamment dans des abribus, des stations de métro à Montréal ainsi que dans certains médias.

Carte sans contact

Les discussions tenues en marge de l’assemblée des actionnaires permettent d’apprendre que le virage numérique de la Banque Laurentienne passera sous peu à une autre étape. Après le récent lancement de son application mobile, la Laurentienne s’apprête à lancer ce printemps sa carte de débit sans contact.

De nouvelles fonctionnalités doivent par ailleurs être ajoutées plus tard cette année à l’application mobile.

Année d’exécution

Durant son allocution mardi, la PDG, Rania Llewellyn, a parlé d’une année d’« exécution » en 2022 pour la banque. Le vice-président exécutif, Éric Provost, qui a le mandat d’accroître la visibilité de la banque au Québec, a de son côté souligné que la ligne d’affaires des services aux entreprises demeurait le moteur de croissance de l’organisation et que la banque entendait se montrer opportuniste quant à des acquisitions.

Éric Provost rappelle que les indicateurs de performance qui permettront de mesurer le succès sont notamment la croissance du portefeuille de prêts, dont l’objectif est d’atteindre 15 milliards en 2022 et plus de 18 milliards d’ici 2024, ainsi que l’augmentation de la proportion de prêts commerciaux aux États-Unis. En ce sens, l’objectif est de passer de 14 % (niveau de 2021) à plus de 18 % d’ici 2024.

Le français et la banque

Critiquée l’an dernier pour le peu de français prononcé durant son assemblée, l’institution financière a accordé mardi une plus grande place au français dans ses présentations.

Rania Llewellyn, qui ne parlait pas le français lors de sa nomination en 2020, s’était engagée à l’apprendre. Elle a prononcé environ la moitié de son discours en français. Deux hauts dirigeants ont également fait l’entièreté de leur présentation en français.

Le directeur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), Willie Gagnon, a souligné les « efforts » de la direction sur la question du français.

Willie Gagnon dit comprendre que le français n’est pas un sujet « populaire » et que les actionnaires ne sont pas « très préoccupés par ça ». « Mais on juge que c’est une question de société », a-t-il dit au micro de l’assemblée.

Willie Gagnon a qualifié de « psychodrames auxquels nous avons assisté dans les médias » en faisant référence à la saga Air Canada. « On veut sortir de l’idée d’accuser des personnes. On voudrait plutôt s’adresser à la responsabilité sociale des entreprises », a-t-il précisé.

C’est déplorable que ce soit un sujet moral et que ça fasse de la chicane. On n’en veut pas.

Willie Gagnon, directeur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires

Le MEDAC proposait que la langue de la Banque Laurentienne soit le français, y compris la langue aux assemblées annuelles, et que son statut officiel soit inscrit formellement, par écrit, aux lettres de la société. La proposition a été défaite.

« On osait espérer que la mesure soit appropriée puisqu’elle est fondée sur l’endroit où se trouve le siège social et sur la responsabilité sociale de la société. On est d’avis que le résultat du vote ne reflète pas nécessairement l’importance du sujet », a dit Willie Gagnon.

Le MEDAC faisait valoir que le principe est simple et clair. « La langue française n’est pas un choix. C’est l’instrument collectif pour communiquer. Le français est notre langue à tous. C’est un enjeu collectif d’équité, de justice et de dignité. Un enjeu national. »

Surtaxe bancaire

La proposition d’une surtaxe de 3 % sur les profits générés par les banques au-delà du milliard de dollars que le gouvernement Trudeau doit préciser jeudi ne s’appliquerait pas à la Laurentienne puisque les profits générés par cette institution financière sont inférieurs à un milliard. La mesure n’aurait donc aucune incidence sur ses activités. La direction n’a néanmoins pas souhaité commenter la proposition pour le moment parce que « rien n’est encore officiellement annoncé ».

Avec la collaboration de La Presse Canadienne