Tous les mois, plus d’un demi-million de personnes dans le monde trouvent un emploi par l’intermédiaire d’un site montréalais, Talent.com. En moins de cinq ans, les revenus de l’entreprise sont passés de 6 à 125 millions, manifestement de quoi appâter les investisseurs.

Et ce n’est qu’un début, promet le cofondateur et co-PDG de Talent.com, Lucas Martinez. « On veut faire plus de 1 milliard de revenus et devenir un des plus grands employeurs de Montréal. » Pour assumer ses ambitions, Talent.com annoncera ce mercredi avoir obtenu 120 millions US pour sa ronde de série B, auxquels s’ajoutent 30 millions US en prêt du Groupe de technologie et innovation de BMO. La ronde a été menée par Inovia Capital avec la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

Le bas de laine des Québécois avait déjà investi en 2019 53 millions sous forme de capital-actions dans l’entreprise, qui s’appelait Neuvoo depuis sa fondation en 2011.

PHOTO FOURNIE PAR TALENT.COM

Lucas Martinez, cofondateur et co-PDG de Talent.com

Le changement de nom, avec l’objectif de créer une image de marque plus forte, a été réalisé au début de 2020.

« Changer de nom, c’était comme mettre de l’essence dans un avion en plein vol, mais ç’a été un succès, raconte M. Martinez. La Caisse nous a énormément aidés à professionnaliser l’entreprise. On était le 50e site d’emploi au monde, on s’est améliorés, on a écouté, on a pédalé et aujourd’hui, on est dans le top 5. On veut être dans le top 2 dans les cinq prochaines années. »

Robots et personnalisation

Les nouveaux capitaux levés par Talent.com lui permettront essentiellement d’embaucher au Québec et à l’étranger et d’investir dans l’amélioration de sa plateforme en misant notamment sur l’intelligence artificielle. Offert dans 79 pays et 29 langues, Talent.com publie quelque 30 millions d’offres provenant de 1 million d’employeurs. Les entreprises peuvent mettre en vedette leurs offres et se voient tarifées selon les clics engendrés.

Pour réussir à compiler un tel catalogue d’emplois, on mise essentiellement sur des robots qui ratissent le web à la recherche d’offres publiées sur les sites des entreprises. L’intelligence artificielle va ensuite dresser un profil des chercheurs d’emploi pour les mettre en contact avec l’offre adaptée. Les recherches peuvent également s’effectuer selon le salaire désiré, et on propose une calculatrice d’impôts selon la province canadienne, ainsi que des tableaux précisant le taux d’imposition par pays.

Il s’agit, selon Chris Arsenault, associé chez Inovia Capital, d’« une véritable plateforme centrée sur le candidat ». Dans le communiqué qui sera publié ce mercredi, Alexandre Synnett, premier vice-président et chef de la technologie à la CDPQ, estime que Talent.com « est bien positionnée pour croître grâce à sa capacité d’adaptation à la technologie et au marché en pleine évolution ».

Un « mastodonte » mondial

Talent.com compte 400 employés dans une dizaine de bureaux dans le monde, dont une centaine à son siège social de Montréal. Des antennes au Brésil, en Europe et à Singapour sont prévues. « On est tellement excités par la suite des choses », dit le co-PDG, qui partage ce titre avec ses partenaires de la première heure Benjamin Philion et Maxime Droux.

« On va avoir des ressources pour investir dans la recherche et développement. On est toujours en constante amélioration du produit. L’objectif est de devenir un mastodonte de l’emploi au niveau mondial. »