(Montréal) Les investisseurs du Groupe d’alimentation MTY devront attendre plus longtemps avant que les projets d’ouvertures de restaurants annoncés se traduisent en revenus. La construction d’un nouvel établissement peut s’étirer sur un délai quatre fois plus long qu’habituellement.

« Avant, nous avions des restaurants qui ouvraient dans un délai de trois à six mois, explique Eric Lefebvre, le chef de la direction du franchiseur montréalais, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. Maintenant, nous parlons d’un délai de 18 à 24 mois dans certains cas. C’est beaucoup plus long. »

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement compliquent l’ouverture des nouveaux établissements, ajoute-t-il. Certaines pièces d’équipement ne sont tout simplement pas accessibles sur le marché, pour le moment.

M. Lefebvre a donné l’exemple d’un de ses établissements qui serait prêt à ouvrir ses portes dès que le système de chauffage, ventilation et climatisation sera prêt à installer. « Il ne sera pas disponible avant six mois. »

Le dirigeant s’est toutefois dit « très heureux » de la quantité de nouveaux franchisés qui grossissent les rangs de l’entreprise, qui possède notamment les enseignes Valentine, Thaϊ Express et Sushi Shop, et du nombre de franchisés existants qui songent à ouvrir un autre établissement.

Malgré l’augmentation des fermetures temporaires liée au variant Omicron, la société montréalaise a souligné que le nombre d’établissements fermés temporairement diminuait. Soixante-et-onze établissements étaient toujours fermés temporairement en date du 16 février, soit 11 de moins qu’au 30 novembre.

À la fin du quatrième trimestre clos le 30 novembre, le réseau MTY comptait 6719 établissements en activité, dont 93 exploités par la compagnie, 6603 par des franchisés et 23 en coentreprise. La répartition géographique des établissements de MTY est demeurée relativement stable par rapport au quatrième trimestre de 2020, avec 54 % aux États-Unis, 39 % au Canada et 7 % à l’international.

Assez d’argent pour les acquisitions

Le Groupe MTY a les moyens financiers de réaliser d’autres acquisitions, a souligné M. Lefebvre. Le défi est de trouver un bon actif à un bon prix.

La société disposait de 61,2 millions en liquidités à la fin de l’exercice 2021. Au cours du même exercice financier, elle a remboursé 102,2 millions de sa dette à long terme, qui atteint désormais 360,7 millions.

La capacité de réaliser des acquisitions sera déterminante pour la performance de l’action au cours des prochaines années, croit Derek Lessard, de Valeurs mobilières TD. « Avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) qui devrait stagner au cours des deux prochaines années, le principal catalyseur qui pourrait faire monter l’action est une reprise des acquisitions. »

La concurrence demeure vigoureuse dans le marché des acquisitions, alors que d’importants fonds de capitaux privés sont « en mode récolte », a dit M. Lefebvre. « Quand on regarde les prix payés par nos concurrents, nous n’avons pas l’intention de nous lancer dans ce genre d’acquisition où les gens paient au-dessus de 20 fois le BAIIA. »

M. Lessard croit, pour sa part, que les occasions d’acquisitions seront plus favorables à partir de la deuxième moitié de l’année. « Nous croyons que des occasions post-pandémiques émergeront », commente l’analyste financier.

Une augmentation des revenus

Au quatrième trimestre, MTY a dévoilé une augmentation de son bénéfice et de ses revenus, le franchiseur montréalais s’adaptant à la réalité pandémique comparativement à 2020.

Le résultat net attribuable aux propriétaires est passé à 24,87 millions, au quatrième trimestre, comparativement à 20,07 millions au même trimestre un an plus tôt. Les revenus, pour leur part, sont en hausse de 8 % à 962,5 millions.

Les résultats sont tout de même légèrement inférieurs au consensus des analystes, recensés par Valeurs mobilières TD. M. Lessard attribue cela à une conversion des devises défavorable et à la conversion de propriétés à franchises de restaurants Papa Murphy, une enseigne aux États-Unis. L’analyste juge cependant que cette déception masque un bon trimestre pour la reprise des activités au Canada.

À la fermeture de la Bourse de Toronto, l’action perdait 1,36 $, ou 2,45 %, à 54,07 $ à la Bourse de Toronto.