L’armée de l’air américaine pourrait acheter jusqu’à six jets d’affaires de Bombardier afin d’effectuer de la surveillance et de la transmission de communications dans des zones de combat, ce qui permettrait à l’avionneur d’empocher environ 570 millions CAN.

Selon le contrat octroyé mercredi à une filiale américaine de la multinationale québécoise, au moins un Global 6000 sera commandé au cours des cinq prochaines années. L’entente s’accompagne d’options pour cinq autres appareils.

L’avion sera assemblé à Toronto pour ensuite s’envoler vers les installations de Bombardier situées à Wichita, au Kansas, où il sera modifié afin de respecter les critères de l’armée de l’air. C’est à cet endroit que l’on y installera l’équipement de communication. La finition intérieure s’effectuera à Tucson, en Arizona.

D’après les informations diffusées par Washington, environ 86 millions CAN ont été engagés à l’égard du premier avion.

« Pour nous, c’est un contrat important, a expliqué un porte-parole de Bombardier, Mark Masluch, au cours d’un entretien téléphonique. Il s’agit d’un client important qui a élargi sa flotte. »

Depuis 2007, l’entreprise a livré quatre Global 6000, appelés E-11A, à l’armée de l’air américaine. Un de ces appareils s’était écrasé n Afghanistan en janvier 2020, ce qui avait coûté la vie à quatre personnes.

Après des années marquées par des cessions d’actifs, une sortie de l’aviation commerciale et la vente de Bombardier Transport à Alstom – qui s’est concrétisée en janvier dernier –, Bombardier est désormais exclusivement tournée vers le secteur des jets d’affaires, plus vulnérable aux aléas de l’économie.

Parallèlement à une reprise de l’activité dans l’industrie depuis le début de la pandémie de COVID-19, le président et chef de la direction de la société, Éric Martel, misait également sur le créneau des avions spécialisés dans le but de stimuler les ventes d’avions.

Le Global 6000 – qui peut parcourir plus de 11 000 kilomètres selon sa configuration originale – a également été retenu par Saab dans le cadre du programme GlobalEye, un système aéroporté de surveillance à distance. Trois jets ont jusqu’à présent été livrés.

Ce contrat de l’armée de l’air américaine représente également une bonne nouvelle pour les quelque 1000 employés de Bombardier situés à Wichita. Ces derniers cesseront progressivement d’assembler des Learjet, un modèle que l’avionneur a décidé d’abandonner.

« Avec notre repositionnement aux États-Unis, ce type de contrat nous permettra de conserver un niveau intéressant d’activité à Wichita », a dit M. Masluch.

À la Bourse de Toronto, mercredi, le titre de Bombardier a clôturé à 97 cents, en recul de 2 %.