(Paris) La venue, ou pas, d’Alstom à une convocation de la RATP et de la SNCF mercredi pour lancer la fabrication des nouvelles rames du RER B permettra de voir si l’affaire se poursuivra devant les tribunaux, a estimé lundi le directeur général de CAF France, Alain Picard.

Les deux opérateurs de transports publics ont attribué en janvier le contrat de 2,56 milliards d’euros pour ces rames à un groupement associant Bombardier Transport et CAF. Mais Alstom, dont l’offre (plus chère) n’a pas été retenue, a multiplié les recours, empêchant la signature avant sa reprise de Bombardier Transport.

Le groupe français a finalement retiré l’offre de Bombardier jeudi, ce qui n’a pas empêché la RATP – organisatrice de l’appel d’offres – et SNCF Voyageurs de signer le contrat vendredi.  

« RATP et SNCF considèrent que Bombardier n’avait pas le droit de retirer son offre. La RATP a signé le contrat, et donc considère que le contrat est exécutoire », a indiqué M. Picard à l’AFP.  

« Le groupement Bombardier-CAF va être reçu par ses clients après-demain » mercredi, a-t-il noté. « Et à partir de ce moment-là, je pense que les acteurs publics vont dire : “vous vous êtes engagés à exécuter le contrat. »

« La question va être de savoir qui va se présenter à la réunion. En tout cas CAF ira, mais on ne sait pas si Bombardier va venir ou pas », a-t-il dit.

« S’ils ne viennent pas, il y a litige, parce qu’ils nous empêcheraient d’accéder au contrat. Donc on se devrait d’attaquer Bombardier », a relevé M. Picard.  

Le partage des taches prévoit que CAF construise les deux voitures de têtes des 146 trains – dans son usine de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) – et fournisse les bogies – produites en Espagne –, Bombardier s’occupant du reste, et notamment des voitures intermédiaires – dans son usine de Crespin (Nord).  

« Le client nous a confié un contrat. Il est de notre devoir, si notre co-contractant fait défaut, d’étudier toutes les options, y compris de faire nous-mêmes », a relevé M. Picard.  

« Mais pour l’instant, rien n’est tranché, ni opérationnellement, ni techniquement, ni juridiquement », a-t-il ajouté, la question étant notamment de savoir s’il est possible de récupérer tous les plans du train pour lancer la production.  

Le contrat en soi n’est pas renégociable, a-t-il noté, d’accord sur ce point avec la RATP et la SNCF.