À l’annonce des résultats positifs à ses essais cliniques pour son médicament contre la toux chronique, l’action de la société biopharmaceutique lavalloise Bellus Santé a bondi de 49 % durant la séance de lundi. L’an dernier, l’entreprise dirigée par Roberto Bellini avait perdu 72 % de sa valeur boursière.

L’action de Bellus Santé a bondi lundi, poursuivant sa belle progression depuis septembre. Elle est passée de 7,12 $ à 11,52 $ pour terminer la journée à 10,63 $. Mardi en fin de journée, le titre s’échangeait à 10,53 $. En juillet et septembre 2020, l’action avait baissé brutalement pour s’enfoncer jusqu’à 3,07 $ à la suite de résultats mitigés lors d’essais cliniques.

Cette fois, les résultats de la phase 2a de son médicament BLU‑5937 n’ont pas été statistiquement significatifs pour contrer le prurit chronique, une sensation de démangeaison gênante qui dure plus de six semaines. Bellus Santé a même décidé de ne pas poursuivre le développement du médicament pour ce trouble dermatologique.

Par contre, les résultats de la phase 2b du médicament BLU‑5937 administré pour la toux chronique sont statistiquement significatifs. Les doses de 50 mg et de 200 mg données deux fois par jour, ajustées en fonction du placebo, ont engendré une réduction de 34 % de la fréquence de toux sur une période de 24 heures.

Une bonne nouvelle pour les investisseurs et surtout pour les patients souffrant de toux chronique réfractaire, car il n’y a actuellement aucun médicament pour ce type de toux qui dure plus de huit semaines.

« Patients et médecins peinent à gérer cette affection qui nuit considérablement à la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes », a affirmé la Dre Jaclyn Smith, professeure en médecine respiratoire à l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, et chercheuse principale de l’essai SOOTHE de phase 2b.

« La toux chronique réfractaire est une affection répandue et croissante qui a une incidence importante sur la qualité de vie d’environ 9 millions de patients aux États‑Unis et 9 millions de patients en Europe », a indiqué de son côté Roberto Bellini, chef de la direction de Bellus Santé.

Les effets indésirables liés au goût ont été peu fréquents à toutes les doses. Aucun participant n’a d’ailleurs signalé de perte totale ou partielle du goût et aucun d’entre eux ne s’est retiré en raison d’effets indésirables liés au goût. Le profil d’effets indésirables apparus pendant le traitement était comparable à celui du placebo.

Bellus Santé prévoit discuter avec la FDA au deuxième trimestre de 2022 de la phase 3, dont le début est prévu pour le deuxième semestre de 2022.