Une société forestière de l’Ouest acquiert un important scieur de l’est du pays. Interfor, de Burnaby, en Colombie-Britannique, achète Eacom Timber, de Montréal, pour la somme de 490 millions.

EACOM détient sept scieries et deux usines de transformation en Ontario et au Québec. Elle détient notamment les anciennes scieries de Domtar à Matagami, dans le Nord-du-Québec, et à Val-d’Or, en Abitibi. Elle possède aussi une usine de deuxième transformation du bois à Sullivan, toujours au pays de Richard Desjardins. L’usine de Sullivan, dans le secteur de Val-d’Or, fabrique notamment des sommiers de lit.

Au total, EACOM a une capacité de production de près de 1 milliard de pieds-planche et des droits d’accès à environ 3,6 millions de mètres cubes par an. L’entreprise fonctionnera sous l’enseigne Interfor. L’entreprise entend conserver les 600 emplois qu’elle compte au Québec. L’acquéreur prévoit des synergies de 25 millions, mais assure dans un communiqué garder les dirigeants et les employés principaux. Interfor entend garder ouvert le bureau administratif d’EACOM, au 1100, boulevard René-Lévesque Ouest, à Montréal, « afin d’assurer un soutien régional continu pour les opérations à l’avenir ».

« L’excellence opérationnelle, la solidité financière, les relations avec les clients et le portefeuille nord-américain d’Interfor offriront des opportunités substantielles à nos employés », a indiqué, dans un communiqué, Kevin Edgson, président et chef de la direction d’EACOM.

Fondée en 2008, EACOM a racheté en 2010 les scieries de Domtar. Elle a été privatisée en 2013 par une division du fonds d’investissement Kelso & Company.

Le prix d’achat est de 490 millions de dollars canadiens, plus environ 61 millions en droits compensateurs et les droits antidumping d’EACOM à la clôture.

Ce n’est pas cher payé, selon l’analyste de Scotia Benoit Laprade. En excluant les droits, Interfor paie environ 398 $ US ou 498 $ CAN par millier de pieds-planche (mpp). « C’est environ 11 % de moins que sa propre évaluation de 450 $ US par mpp et nettement moins que toute transaction récente survenue dans le sud des États-Unis », écrit-il dans une note à sa clientèle.

Avec cette acquisition, Interfor se diversifie dans le nord-est du continent. La société britanno-colombienne souligne que 40 % de la production d’EACOM est destinée au marché canadien, donc n’est pas assujettie aux droits compensateurs et antidumping des Américains.

Sur une base pro forma, Interfor augmente sa capacité de production du quart, à près de 5 milliards de pieds-planche, dont 46 % dans le sud-est des États-Unis, 16 % dans le nord-ouest des États-Unis, 20 % dans l’Est canadien et 18 % en Colombie-Britannique. Ses revenus atteindront 3,5 milliards en 2022, comparativement à 2,1 milliards en 2020. Le bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) ajusté passe de 511 millions, en 2020, à 673 millions, en 2022.

Interfor estime le BAIIA annuel d’EACOM à 90 millions en moyenne sur un cycle économique complet. Signe de la profitabilité extraordinaire des forestières pendant la pandémie de COVID-19, le BAIIA d’EACOM est passé de 8 millions, en 2019, à 475 millions pour la période de 12 mois close le 30 septembre.