Amazon fera construire un entrepôt à Anjou, au sud de l’autoroute 40, selon les informations colligées par La Presse.

Le futur centre de distribution créerait au moins 1000 emplois. Les travaux se mettraient en branle avant la mi-2023, selon un scénario réaliste. Une fois annoncé, ce nouveau projet porterait à sept le nombre d’installations logistiques d’Amazon dans la région montréalaise.

Broccolini paie 56,8 millions pour acquérir 2,5 millions de pieds carrés (211 160 m2) de terrains en façade de l’autoroute à l’ouest du boulevard Bourget et au sud de l’A40. Le terrain acquis est compris dans l’arrondissement d’Anjou et, pour une petite portion, dans Montréal-Est.

« Je suis pour un développement sur ce terrain, assure Luis Miranda, maire d’Anjou, joint par La Presse. Mais il n’y a rien de concret à ce que je sache. » Ni le constructeur Broccolini ni le maire de Montréal-Est, Robert Coutu, n’ont voulu confirmer l’identité du futur occupant des lieux. Fidèle à sa ligne de conduite, Amazon est restée discrète. Un courriel envoyé à son responsable des communications au Canada David Bauer n’a pas eu de suite.

Le prix payé par Broccolini revient à environ 23 $ le pied carré, un prix jamais vu pour un terrain industriel dans l’est de l’île, explique Ryan Cymet, courtier spécialisé dans le produit industriel chez CBRE.

C’est un prix qui revient à 1 million de dollars par acre [environ 4000 mètres carrés], un niveau qu’on voit habituellement à Toronto et à Vancouver.

Ryan Cymet

Le vendeur est la société C. Laganière, spécialiste de la réhabilitation de sols contaminés. D’ailleurs, le terrain acquis a été décontaminé, assure dans un entretien Roger Plamondon, président du Groupe immobilier chez Broccolini, l’un des grands promoteurs de la région montréalaise.

Cet entrepreneur a construit la nouvelle maison de Radio-Canada et est en train d’ériger le siège social de la Banque Nationale au coin du boulevard Robert-Bourassa et de la rue Saint-Jacques.

Emplacement stratégique

« Ça fait quasiment deux ans qu’on travaille sur le dossier, explique M. Plamondon. Les services sont à proximité. Il n’y a pas de résidences aux alentours. C’est un emplacement stratégique, facile d’accès, qui se prête bien à des activités de logistique et de distribution avec une belle façade sur l’A40 », explique le promoteur. Il y a encore des détails à régler avec le zonage.

« On a aussi conclu une entente avec les grands parcs de la Ville de Montréal pour un corridor vert est-ouest sur la partie sud de notre terrain, le long de la carrière Lafarge. La Ville de Montréal avait un droit de préemption [premier refus] sur le terrain. »

Malgré toutes ses qualités, le site est mal desservi actuellement par les transports en commun. Le REM de l’Est ne prévoit pas de gare à Montréal-Est. Broccolini entend faire toutes les démarches possibles pour obtenir une desserte en transports collectifs.

Quand on regarde la taille du site, on peut parler facilement de 1000 emplois. Si on parle de 1000 emplois, il faut qu’on puisse amener les gens au travail et les ramener à la maison.

Roger Plamondon, président du Groupe immobilier chez Broccolini

La Ville de Montréal-Est a modifié son règlement de zonage le 18 août dernier pour permettre l’utilisation « stationnement » sur la portion de terre bordant ce qui deviendra le prolongement du boulevard Joseph-Versailles. Le règlement est « conditionnel à la signature d’une entente de compensation monétaire avec les occupants des lots concernés ».

Complexe environnemental

C. Laganière avait acquis les terrains de l’ancienne raffinerie Shell en 2017. « L’option de vendre à Broccolini est devenue un choix stratégique pour assurer la pérennité de l’entreprise et injecter de l’oxygène pour pouvoir continuer le développement du CEME, du Complexe environnemental Montréal-Est », explique à La Presse Valérie Laganière, directrice des relations publiques au sein de l’entreprise familiale.

L’entreprise conserve le reste de la superficie de l’ancienne raffinerie. Mme Laganière assure que les terrains ne sont pas à vendre. À terme, la famille souhaite garder environ 2 millions de pieds carrés pour son entreprise de réhabilitation des sols et attirer sur les lots voisins des entreprises et centres de recherche du domaine environnemental.

En croissance accélérée

En septembre, Amazon Canada a annoncé vouloir engager 15 000 travailleurs dans les prochains mois. L’entreprise connaît une croissance rapide en raison de l’explosion des achats en ligne qu’a provoquée la pandémie. Amazon compte désormais 46 installations logistiques au pays. D’autres annonces sont attendues cette année.