(Toronto) Le Chemin de fer Canadien Pacifique a approché le conseil d’administration de Kansas City Southern pour lui signifier qu’il était toujours intéressé à faire son acquisition, après que les autorités réglementaires américaines ont rejeté mardi un élément clé de l’offre de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada.

« C’est la combinaison parfaite », a affirmé mercredi le chef de la direction du Canadien Pacifique (CP), Keith Creel, lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs, au lendemain du rejet, par le Surface Transportation Board des États-Unis, de la demande du Canadien National (CN) de recourir à une fiducie de vote dans le cadre de son offre pour KCS.

Le CP a soutenu que son offre de 31 milliards US, même si elle est de moindre valeur que celle de 33,6 milliards US du CN, comportait moins de risques réglementaires.

Le Canadien Pacifique, établi à Calgary, a donné la date limite du 12 septembre pour que KCS examine son offre, a précisé M. Creel.

« La date limite est la date limite. Nous n’avons pas d’appétit pour garder cette offre sur la table de façon indéterminée. »

Le conseil d’administration de KCS a expliqué qu’il évaluerait la proposition du CP conformément aux termes de l’accord de fusion de KCS avec le CN, et y répondrait en temps voulu.

Le CN et KCS se sont dits déçus par la décision de l’organisme de réglementation américain, et ont indiqué qu’ils étudiaient leurs options.

Le KCS et le CN se sont tous deux déclarés déçus par la décision du régulateur américain et évaluaient les options. KCS a ajouté qu’il avait l’intention d’ajourner une assemblée spéciale qui avait été prévue vendredi, au cours de laquelle les actionnaires devaient voter sur la proposition du CN.

La mise en place d’une fiducie de vote aurait assuré l’indépendance et la santé financière de KCS pendant le déroulement d’un examen approfondi de la transaction, tout en permettant aux actionnaires d’être payés sans devoir attendre une décision finale sur la proposition d’acquisition du CN.

Mais le STB a statué que la fiducie de vote réduirait les incitations à la concurrence entre les deux chemins de fer, dont les réseaux se chevauchent, et qu’elle n’était pas conforme à la norme d’intérêt public en vertu de ses règlements sur les fusions.

Le CN, établi à Montréal, a affirmé qu’il restait persuadé que son offre d’acquisition du transporteur ferroviaire américain était d’intérêt public.

L’acquisition proposée par le CN serait la première prise de contrôle d’un important chemin de fer américain en deux décennies. Les règles américaines entourant les fusions des chemins de fer ont été resserrées en 2001, et la proposition du CN serait la première à les mettre à l’épreuve.

Le CP a déjà obtenu, plus tôt cette année, l’approbation du STB pour mettre en place une fiducie de vote, en raison de sa plus petite taille et de l’absence de chevauchements avec KCS. Il a aussi obtenu une dérogation afin que son offre soit examinée selon les anciens critères de fusion.

L’action du CP a avancé mercredi de 4,46 $ ou 5,2 %, à 91,15 $ à la Bourse de Toronto. Celle du CN a grimpé de 5,60 $, ou 3,8 %, à 154,00 $.