Deux sociétés québécoises du créneau de la recherche contractuelle du domaine médical unissent leurs forces pour former ce qui serait, à leur avis, le principal acteur de ce secteur à l’échelle du pays. Après plusieurs mois de négociations, NuChem Sciences a acquis OmegaChem.

La somme de la transaction, qui sera annoncée ce mardi, n’a pas été dévoilée, mais NuChem, établie dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent, a été financée à hauteur de 37,6 millions par le Fonds de solidarité FTQ (17,4 millions), Investissement Québec (10,1 millions) et BDC Capital (10,1 millions).

Les deux entreprises travaillent à la découverte de médicaments avec un accent sur la chimie. Elles réalisent des travaux de recherche pour des sociétés pharmaceutiques ou des firmes de biotechnologie. Fondée en 2011, NuChem fait affaire avec de petites entreprises souvent établies aux États-Unis. OmegaChem, qui a vu le jour en 1988 et qui est établie à Lévis, compte des entreprises de plus grande taille parmi ses clients.

PHOTO FOURNIE PAR NUCHEM

Marc LeBel, président de NuChem Sciences

« Nous voulions nous unir pour avoir un rôle de premier plan, a expliqué le président de NuChem, Marc LeBel, au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse. Nous sommes deux leaders, mais dans des marchés différents. »

Selon BioQuébec, qui se présente comme le plus vaste réseau des biotechnologies et des sciences de la vie dans la province, on recense plus de 70 organisations de recherche contractuelle qui génèrent au moins 4300 emplois directs.

Au bon endroit, au bon moment

La transaction entre NuChem et OmegaChem aurait toutefois pu ne jamais se concrétiser.

M. LeBel a expliqué que des Américains lorgnaient OmegaChem, qui a finalement opté pour une « solution québécoise », tant du côté de la propriété que du côté du montage financier. M. LeBel connaissait François Laflamme, président d’OmegaChem, depuis des années. Il a décidé d’aller cogner à sa porte en mars dernier pour lui proposer une transaction.

« Nous sommes arrivés au bon moment, juste avant qu’OmegaChem ne parte à la recherche d’acheteurs, a expliqué M. LeBel. On a pu commencer à négocier. »

On retrouve environ 100 employés – dont des chercheurs – dans chacune des entreprises. Elles conserveront leurs créneaux respectifs, mais le regroupement permettra de réaliser des « échanges de bonnes pratiques » en plus de représenter une carte de visite.

« Cela va nous aider pour le recrutement, a expliqué M. LeBel. C’est un enjeu important. En étant plus gros, nous allons pouvoir en faire plus même si le Québec est derrière les autres provinces en matière de permis de travail [pour les travailleurs étrangers]. »

Les synergies n’entraîneront pas de pertes d’emplois, puisque les deux entreprises sont « chacune présentement dans un effort intensif de recrutement », a fait valoir le patron d’OmegaChem dans un communiqué.

Évoquant des raisons de confidentialité, le président de NuChem n’a pu dévoiler le nom de clients avec qui travaille chacune des deux entreprises. Les médicaments pour lutter contre différents types de cancers représentent environ 70 des travaux de recherche de l’entreprise montréalaise.

Les chercheurs de NuChem ont également contribué à faire de la recherche pour des médicaments comme Singulair (traitement de l’asthme et des allergies saisonnières), Arcoxia (pour lutter contre l’inflammation) et Tredaptive (afin de réduire le cholestérol).