(Londres) Le géant américain du tabac Philip Morris a relevé son offre de rachat sur Vectura, société britannique spécialisée dans les inhalateurs médicaux, afin de contrer une proposition concurrente émanant du fonds Carlyle.

Philip Morris offre désormais 165 pence pour chaque action de Vectura, valorisant cette dernière 1 milliard de livres, contre 150 pence pour sa précédente offre début juillet, selon un communiqué publié dimanche.

Pour le mastodonte du tabac, il s’agit d’une réponse au fonds d’investissement américain Carlyle qui avait dévoilé vendredi une offre à 155 pence.

Compte tenu de cette concurrence entre deux offres, qui pourraient encore être relevées, l’autorité de régulation des fusions et acquisitions au Royaume-Uni a décidé d’imposer un processus d’enchères afin de raccourcir le calendrier.

Il débutera en fin de journée mardi et se poursuivra jusqu’au 17 août. Durant cette période, les deux prétendants peuvent surenchérir jusqu’à ce qu’un gagnant ne se dégage.

La société Vectura a réagi dans un communiqué en indiquant qu’elle retirait son soutien à l’offre de Carlyle, sans pour autant recommander celle de Philip Morris, compte tenu de l’annonce de ce processus d’enchères.

Philip Morris entend mettre la main sur le britannique afin de poursuivre son développement hors des produits hors tabac et nicotine, en nette perte de vitesse, pour mettre l’accent sur la santé et le bien être.

Vectura propose notamment des inhalateurs médicaux destinés à soigner les maladies liées au tabagisme.

La société développe en outre avec la biotech britannique Inspira un traitement par inhalation contre la COVID-19.

Philip Morris veut générer au moins un milliard de dollars de chiffre d’affaires d’ici 2025 dans les produits sans nicotine, et « a identifié les inhalateurs de médicaments comme une priorité ».

Les dirigeants de Philip Morris ont répété que les ventes de tabac pourraient s’arrêter d’ici « 10 à 15 ans » dans certains pays comme au Japon ou le Royaume-Uni.

Le groupe ne prévoit pas la disparition du tabac, mais plaide pour l’essor d’alternatives potentiellement moins dangereuses pour la santé comme le tabac à chauffer, qui à la différence d’une cigarette traditionnelle, se consomme sans combustion et sans papier.

L’effet du tabac à chauffer ou des cigarettes électroniques sur la santé reste mal connu. Ils contiennent certes moins de substances toxiques, mais toujours de la nicotine, qui entraîne la dépendance.