Le titre de Loop Industries, de Terrebonne, perdait près de 10 % au NASDAQ, mercredi, après que la firme a annoncé la résiliation d’un contrat avec un client potentiel bien connu, Coca-Cola.

Dans une déclaration transmise aux autorités réglementaires américaines, Loop a annoncé la résiliation d’un contrat « significatif », dont la signature avait été annoncée en novembre 2018.

Ce contrat liait Loop à Coca-Cola Cross Enterprise Procurement Group (CEPG), une filiale de la multinationale dont sont membres divers embouteilleurs qui passent par elle pour se procurer différents biens, dont potentiellement des bouteilles de plastique.

Loop affirme avoir développé une technologie chimique qui lui permet de recycler un type de plastique très répandu, connu sous l’acronyme PET, dont sont notamment faites les bouteilles d’eau et de boissons gazeuses. Cette technologie créerait des sous-produits si purs qu’ils pourraient être réutilisés dans l’emballage alimentaire.

L’entreprise travaille avec la multinationale Indorama, établie en Thaïlande, à l’implantation d’une chaîne de production utilisant sa technologie dans une des usines de celle-ci, à Spartanburg, en Caroline du Sud. L’usine produit des bouteilles de plastique à partir de matériaux neufs. L’implantation de la chaîne de Loop lui permettrait d’ajouter la capacité d’en produire à partir de matériaux recyclés.

L’entente entre Loop et CEPG visait l’acquisition de produits issus de cette chaîne.

Selon l’explication fournie par Loop, son client a mis fin à l’entente parce qu’elle n’avait pas atteint une première étape concrète de production en date du 20 juillet dernier, comme prévu au contrat.

« CEPG indique dans son avis qu’elle est ouverte et intéressée à explorer une nouvelle entente-cadre avec [Loop] pour l’Amérique du Nord et/ou l’Europe », affirme néanmoins Loop.

Selon Loop, l’entrée en service de cette chaîne de production était prévue pour le troisième trimestre de cette année, mais elle a été retardée par la pandémie. En entrevue avec La Presse à la mi-octobre, le président et chef de la direction de Loop, Daniel Solomita, avait pourtant indiqué qu’il faudrait au moins 20 mois pour bâtir cette installation une fois que les travaux débuteront, ce qui n’est toujours pas survenu.

Loop est plongée dans la tourmente depuis la publication, le 13 octobre, d’un rapport très critique par la firme Hindenburg Research. Celle-ci avait auparavant vendu à découvert des actions de Loop, se plaçant en position de profiter de la chute de son titre, une pratique courante parmi les investisseurs militants. Ce rapport émettait de sérieux doutes sur la technologie de Loop.

L’action de l’entreprise, qui s’échangeait à plus de 11 $ sur le NASDAQ avant la parution du rapport, a terminé la journée de mercredi à 6,08 $, en baisse de 9 %.